L'ancien consultant de l'Agence américaine de sécurité (NSA) Edward Snowden, inculpé d'espionnage dans son pays et réfugié en Russie, a posé jeudi une question par vidéo à Vladimir Poutine sur l'étendue des activités de surveillance de la Russie, lors de la séance de questions-réponses du président russe.

La Russie ne mène pas de surveillance «massive» comme les États-Unis, a déclaré jeudi le président russe Vladimir Poutine, en réponse à une question enregistrée de l'ancien consultant de l'Agence américaine de sécurité (NSA) Edward Snowden, réfugié en Russie.

«J'aimerais vous demander : est-ce que la Russie intercepte, stocke ou analyse d'une quelconque façon les communications de millions d'individus?», a demandé M. Snowden dans son message vidéo à Vladimir Poutine, lors de la séance de questions-réponses du président russe.

«Nous ne le permettons pas à une telle échelle massive (...). J'espère vraiment que nous ne nous le permettrons jamais. De plus, nous n'avons ni les moyens matériels ni l'argent» pour le faire, a répondu le président russe.

«Cher M. Snowden, vous êtes un ancien agent, et j'ai eu des liens avec les services de renseignement, alors je vais vous parler dans le langage des professionnels», a continué le président, ancien membre du KGB soviétique.

«Nous avons un règlement juridique strict concernant l'utilisation par les services spéciaux de ces moyens, notamment des écoutes téléphoniques et de la surveillance sur l'internet», a-t-il expliqué.

«C'est pour cela qu'une (surveillance) aussi massive et aveugle ne peut pas exister» en Russie, a-t-il affirmé.

Inculpé d'espionnage par Washington, l'Américain qui est à l'origine de multiples révélations sur la NSA s'est vu octroyer en août le statut de réfugié en Russie pour un an, après avoir passé plus d'un mois dans la zone de transit de l'aéroport Moscou-Cheremetievo.

L'ex-conseiller de la NSA, auquel les autorités américaines avaient retiré son passeport, n'a fait aucune apparition publique depuis qu'il a obtenu l'asile en Russie.

Le FSB a réclamé au Facebook russe des données sur Euromaïdan

Le Service fédéral de sécurité russe (FSB, ex-KGB) a demandé au site VKontakte, le premier réseau social russe, de lui remettre les données personnelles des organisateurs du groupe Euromaïdan, central dans la contestation pro-européenne en Ukraine, a révélé mercredi soir son fondateur.

«Le 13 décembre 2013, le FSB nous a demandé de lui remettre les données personnelles des organisateurs du groupe Euromaïdan», créé sur les réseaux sociaux afin d'organiser la contestation pro-européenne qui a mené à la chute du président pro-russe Viktor Ianoukovitch en Ukraine.

«Notre réponse a été et reste un refus catégorique», a-t-il écrit sur sa page VK.

«La juridiction russe ne s'applique pas aux utilisateurs ukrainiens de VKontakte. Transmettre des données personnelles sur des Ukrainiens aux autorités russes aurait été non seulement contraire à la loi, mais aussi une trahison de tous ces millions d'habitants de l'Ukraine qui nous ont fait confiance», a-t-il expliqué.

M. Dourov avait déjà refusé en 2012 d'obéir à une injonction du FSB qui lui avait demandé fin 2011, alors qu'un mouvement de contestation contre Vladimir Poutine rassemblait des dizaines de milliers de personnes, de bloquer des groupes d'opposition sur VK.

Le réseau social russe surpasse dans l'ex-URSS son concurrent américain Facebook avec plus de 100 millions d'utilisateurs.

Depuis des mois, il est au coeur d'un conflit d'actionnaires.

En janvier 2014, M. Dourov a annoncé avoir vendu sa part dans le groupe, passée sous le contrôle de l'homme le plus riche du pays Alicher Ousmanov, proche du pouvoir.