Le directeur adjoint de l'Agence de renseignement américaine NSA, Richard Ledgett, a accusé jeudi l'ancien consultant Edward Snowden d'avoir nui à la cause qu'il prétend défendre avec ses révélations sur les programmes de surveillance électronique des États-Unis.

Il s'en est pris à l'ancien consultant de la NSA actuellement réfugié à Moscou lors d'une visioconférence organisée lors d'une conférence TED à Vancouver, où Snowden était lui-même apparu mardi par l'entremise de la même technologie.

«Nous ne nous étions pas imaginés qu'il y serait, donc toutes mes félicitations pour avoir créé une telle surprise», a dit Richard Ledgett en ouvrant la discussion avec le directeur de la TED, Chris Anderson.

Mardi, Edward Snowden a promis de faire de nouvelles révélations embarrassantes sur les programmes d'interception des communications et d'espionnage électronique de la NSA.

«D'autres révélations sont à venir, il n'y a aucun doute là-dessus. Certaines des choses les plus importantes n'ont toujours pas été révélées», a-t-il assuré.

Des informations trompeuses ?

L'homme à l'origine des fuites sur les programmes de surveillance américains, qui est accusé d'espionnage aux États-Unis, a suscité un débat à la conférence TED à Vancouver, des participants le considérant comme un héros, d'autres comme un traître.

M. Ledgett a voulu faire valoir la perspective de la NSA dans ce débat car, selon lui, Edward Snowden a mélangé quelques éléments vrais avec des informations trompeuses.

Selon le responsable de la NSA, Edward Snowden n'a pas fait le bon choix en rendant publics les secrets de la NSA et en s'enfuyant des États-Unis.

Il aurait pu faire part de ses inquiétudes à ses supérieurs, à la justice ou à des commissions du Congrès, a-t-il déclaré.

«Il avait le choix», a déclaré le responsable de la NSA. Et «dire de lui qu'il a sonné l'alarme nuit à ceux dont le travail légitime consiste justement à dénoncer des abus», a-t-il raisonné.

Edward Snowden a souvent dit qu'il avait approché ses supérieurs mais en vain pour leur faire part de ses inquiétudes. Au Congrès, il aurait couru le risque de se retrouver «enterré avec ses informations», a-t-il précisé à Vancouver.

Il a profité de sa tribune pour lancer un appel aux gens de partout dans le monde pour défendre leur droit à la vie privée, ainsi que la liberté sur internet.