Les chefs du renseignement américain ont appelé mercredi l'ex-consultant Edward Snowden à rendre les documents de la NSA qu'il a subtilisés et dont une partie a été rendue publique, assurant que cela posait une «menace grave» à la sécurité nationale.

«Snowden affirme qu'il a gagné et que sa mission est accomplie. Si c'est le cas, je lui demande, ainsi qu'à ses complices, de rendre les documents volés qui n'ont pas encore été rendus publics afin d'empêcher tout dommage supplémentaire à la sécurité des États-Unis», a déclaré le directeur national du renseignement (DNI) James Clapper lors d'une audition devant les sénateurs de la commission du Renseignement.

Les agissements d'Edward Snowden, aujourd'hui réfugié en Russie, posent «une menace grave pour notre sécurité nationale», a abondé le directeur du renseignement militaire (DIA), le général Michael Flynn, également auditionné par les sénateurs.

Ancien consultant de la NSA, Edward Snowden est accusé d'avoir subtilisé quelque 58 000 documents de l'agence nationale du renseignement, dont environ un millier a depuis juin été rendu public dans la presse mondiale. Le jeune homme assure avoir agi pour dénoncer l'ampleur des programmes de collecte de renseignement de la NSA et ses empiétements sur la vie privée des Américains.

Mais pour James Clapper, les divulgations de Snowden vont «bien au-delà de son inquiétude affirmée à l'égard des soi-disant programmes de surveillance intérieure».

Selon lui, les États-Unis ont «perdu des sources essentielles de collecte du renseignement à l'étranger».

Les «terroristes et les autres adversaires de notre pays vont à l'école des méthodes du renseignement américain et ce qu'ils en retirent rend notre travail beaucoup, beaucoup plus difficile», a-t-il expliqué, rappelant avoir observé des changements dans les modes de communication des groupes extrémistes violents.

Face à la levée de boucliers d'une partie de la population américaine et des alliés des États-Unis contre les agissements de la NSA, le président américain a annoncé le 17 janvier son intention de mieux encadrer les pouvoirs de l'agence de renseignement chargée des interceptions de communications.

Le président a notamment annoncé que les États-Unis n'espionneraient plus les communications des dirigeants alliés et que le gouvernement continuerait de collecter les métadonnées téléphoniques, mais ne le détiendrait plus.

Près de la moitié (45%) des Américains considère qu'Edward Snowden a «servi l'intérêt public» en fournissant des documents de la NSA à la presse, selon un récent sondage du Pew Reseach Center. Cela n'empêche pas une majorité de sondés (56%) de considérer que le gouvernement devrait engager des poursuites criminelles à son encontre.