Edward Snowden, à l'origine du scandale sur les écoutes menées par l'agence nationale de sécurité américaine NSA, est convaincu que le gouvernement américain veut le tuer, selon un extrait d'un entretien à une chaîne de télévision allemande, programmé dimanche soir.

«Ces gens, et ce sont des fonctionnaires gouvernementaux, ont dit qu'ils aimeraient me mettre une balle dans la tête ou m'empoisonner à la sortie d'un supermarché, pour me voir mourir sous ma douche», explique M. Snowden, selon la traduction en allemand de ses propos, fournie par la chaîne publique allemande ARD dans un communiqué.

Pour étayer ses craintes, Snowden s'appuie sur un article diffusé la semaine dernière par le site d'informations populaires BuzzFeed, intitulé «Des espions américains veulent la mort d'Edward Snowden».

L'article citait un responsable du Pentagone anonyme affirmant: «J'adorerais mettre une balle dans sa tête».

«Dans un monde où il n'y aurait pas de restrictions pour tuer un Américain, j'irais et je le tuerais moi-même», a ajouté un analyste de la NSA.

Mardi, l'avocat russe de M. Snowden Anatoli Koutcherena, avait expliqué à la télévision russe que l'ancien consultant de la NSA craignait pour sa vie et était protégé par des gardes du corps

Un entretien d'une trentaine de minutes doit être diffusé dimanche soir à 22 h GMT (17 h à Montréal) sur la chaîne publique allemande ARD. De premiers extraits doivent être diffusés à 20 h 45 GMT (15 h 45 à Montréal) dans l'émission de débat du présentateur vedette Günther Jauch, toujours sur l'ARD.

L'entretien a été réalisé par un journaliste de NDR, une chaîne régionale qui appartient au réseau d'ARD et qui a beaucoup travaillé sur les documents secrets livrés par Snowden aux journalistes. Il a tourné cette semaine à Moscou et dans le plus grand secret, la première interview filmée de l'ancien consultant depuis qu'il a quitté Hong Kong en juin 2013 pour se réfugier dans la capitale russe, où il vit actuellement.

L'ex-consultant du renseignement américain est inculpé aux États-Unis d'espionnage et de vol de documents appartenant à l'État, depuis qu'il a fait des révélations fracassantes sur la surveillance électronique conduite par les autorités américaines.

Des révélations sur l'espionnage d'un téléphone portable de la chancelière allemande Angela Merkel par les services secrets américains ont suscité des tensions diplomatiques entre Berlin et Washington.