Un agent de la NSA chargé d'évaluer les dégâts provoqués par les révélations d'Edward Snowden sur les programmes de surveillance de l'agence américaine de renseignement a confié être favorable à une négociation avec le jeune homme, en échange des documents volés.

Dans un entretien accordé à l'émission 60 minutes, qui sera diffusé dimanche sur la chaîne CBS, Rick Ledgett affirme que, «d'un point de vue personnel», il serait favorable à des discussions avec Snowden, qui a trouvé refuge en Russie mais est poursuivi aux États-Unis pour espionnage, après avoir emporté avec lui quelque 1,7 million de documents.

Quelque 58 000 d'entre eux ont à ce stade été confiés à la presse, selon le rédacteur en chef du quotidien britannique The Guardian.

«Cela vaut le coup d'avoir une conversation», mais seulement si des assurances sont données que les documents non encore révélés ne le seront pas et sont en sécurité, affirme M. Ledgett dans un extrait de l'entretien rendu public vendredi.

«Mon exigence s'agissant de ces assurances serait très élevée, bien plus qu'une simple promesse de sa part», a-t-il ajouté.

Cet avis n'est pas partagé par le patron de la NSA, le général Keith Alexander, également interviewé par 60 minutes.

«C'est comme si quelqu'un prenait 50 personnes en otage, en tuait 10 et disait "donnez-moi l'amnistie complète et je relâche les 40 qui restent"», a-t-il expliqué.

Le général, qui doit prendre sa retraite au printemps, confie également qu'il avait présenté sa démission après les premières révélations de Snowden au début de l'été, mais que celle-ci lui avait été refusée.

Au cours de ce reportage, 60 minutes affirme par ailleurs que la NSA a découvert l'existence d'un programme informatique malveillant (malware) conçu en Chine et capable de «détruire» les ordinateurs infectés.

Ce programme s'attaquerait au Bios, ces programmes de base à tous les ordinateurs nécessaires pour en faire fonctionner les différents composants.

«L'un de nos analystes a découvert que cet État-nation avait l'intention de mettre au point et d'utiliser cet outil pour détruire des ordinateurs», a confié une responsable de la NSA, Debora Plunkett, précisant que les conséquences se feraient sentir dans le monde entier. «Cela pourrait littéralement mettre à terre l'économie américaine», selon elle.