La Maison-Blanche a rejeté jeudi l'idée que l'exécutif américain actuel soit moins transparent que les précédents, mais assuré qu'elle oeuvrait à améliorer l'accès aux activités du président Barack Obama, après une fronde de médias.

«Je pense sincèrement (...) que nous devons écouter ces inquiétudes et agir à leur sujet quand c'est possible», a déclaré le porte-parole de l'exécutif américain Jay Carney, bombardé de questions à ce sujet lors d'un point de presse quotidien inhabituellement houleux.

Le 21 novembre, dans une lettre sans précédent, des médias accrédités à la Maison-Blanche, dont l'Agence France-Presse, avaient protesté contre les pratiques de la présidence américaine consistant à diffuser des photos officielles d'activités de M. Obama plutôt que d'autoriser des photographes de presse à y accéder.

Ces médias estimaient que «ces pratiques constituent une rupture problématique avec la tradition, et vont à l'encontre des engagements du président en faveur d'une plus grande transparence». Ils reprochaient aussi à l'exécutif de «remplacer le photojournalisme indépendant par des communiqués de presse visuels».

Cette lettre a été abondamment commentée et a donné lieu à de nombreux éditoriaux dans la presse américaine.

M. Carney, ancien correspondant à la Maison-Blanche de l'hebdomadaire Time, s'est vu demander jeudi s'il reconnaissait que l'exécutif démocrate avait fait preuve de moins de transparence que les administrations précédentes.

«Ma réponse à cela est que je rejette complètement» ces affirmations, a-t-il lancé.

Le porte-parole a été en particulier sollicité sur le voyage en début de semaine de M. Obama vers l'Afrique du Sud, pour l'hommage à Nelson Mandela. Le président avait invité son prédécesseur George W. Bush et l'épouse de celui-ci, Laura, à l'accompagner dans l'avion présidentiel Air Force One.

Les deux présidents ont passé une vingtaine d'heures ensemble, et le photographe officiel de la Maison-Blanche, Pete Souza, a diffusé ensuite des photos des deux hommes, en compagnie de l'ex-secrétaire d'État Hillary Clinton, sur le site officiel de la Maison-Blanche et ses comptes sur des réseaux sociaux.

En revanche, les reporters, dont quatre photographes de presse, voyageant en queue d'appareil, n'ont pas été conviés à immortaliser l'occasion rare d'une réunion de ces dirigeants.

Alors qu'on lui demandait s'il reconnaissait qu'il s'agissait d'une «occasion manquée», M. Carney, qui a accompagné M. Obama en Afrique du Sud, a répondu qu'«en général, avec du recul, nous pouvons toujours identifier des occasions lors desquelles je serais d'accord pour dire que nous aurions pu ou dû trouver une façon de donner davantage d'accès».