Les opérateurs de drones civils, dont l'arrivée dans le ciel américain en 2015 soulève des débats sur la vie privée, devront dire comment ils utiliseront les données recueillies, a affirmé jeudi l'Agence américaine de l'aviation civile (FAA).

Les opérateurs des six sites tests de ces appareils sans pilote, qui seront choisis d'ici la fin de l'année, devront présenter «un projet écrit sur l'utilisation et le stockage (...) des données collectées par le drone», précise la FAA à l'occasion de la publication de sa première feuille de route sur ces drones.

La FAA ne propose pas cependant de mesures spécifiques sur la protection de la vie privée, rappelant que les opérateurs devront se conformer aux lois déjà existantes en la matière, et que 43 États américains ont déjà adopté des lois spécifiques.

La FAA reconnaît «qu'il existe un débat substantiel» sur le fait de savoir si ces drones vont soulever de nouvelles questions en matière de vie privée. Dans ce cas, les élus concernés jugeront de l'intérêt d'une nouvelle loi, selon la FAA.

En outre, les opérateurs des drones devront rendre public chaque année «un audit de leurs activités», selon la FAA.

Le ciel américain devrait intégrer «7500 petits drones (civils) au cours des cinq prochaines années», a précisé jeudi l'administrateur de la FAA, Michael Huerta, lors d'une conférence de presse.

Le patron de la FAA a rappelé qu'environ 80 agences - y compris fédérales - de maintien de l'ordre avaient déjà reçu une autorisation de faire voler des drones civils, à des fins de missions de service public (sécurité, police, secours, prévisions météorologiques ou agriculture).

L'association américaine de défense des libertés Aclu a salué le fait que la FAA reconnaisse «que le gouvernement doive traiter les questions de vie privée au fur et à mesure que l'usage des drones se développe», mais demandé que ces «protections procédurales soient suivies de restrictions concrètes» par exemple sur le temps durant lequel les données pourraient être stockées.

Le président de l'AUVSI, qui représente les fabricants de drones, Michael Toscano, a salué la feuille de route de la FAA, estimant que toute loi sur la vie privée devait être la même pour les drones que pour les avions.

Selon l'AUVSI, le marché des drones civils va exploser et entraîner la création de 100 000 emplois au cours des dix ans qui suivront leur intégration au ciel américain.