Les requêtes déposées en justice par les géants d'internet pour rendre publics davantage de détails sur les demandes du renseignement américain «ferait un grave tort à la sécurité nationale», a-t-on appris mercredi auprès du ministère de la Justice.

Le ministère de la Justice recommande au tribunal chargé de contrôler les opérations du renseignement (FISA) de ne pas accéder aux requêtes déposées par Google, Yahoo, Facebook ou encore Microsoft, dans un document daté du 30 septembre.

Ces sociétés demandent au tribunal spécial la permission de pouvoir donner davatange de détails sur les requêtes qu'elles ont reçues concernant des données de sécurité nationale, dans l'espoir de rassurer leurs clients.

Cette demande «autoriserait des publications préjudiciables qui révéleraient des sources et des méthodes de surveillance au niveau national», peut-on lire dans les recommandations du gouvernement.

Dans ce document de 33 pages, le ministère de la Justice argue que le gouvernement a déjà pris des mesures pour plus de transparence, en rendant public un certain nombre de documents, mais que certaines informations doivent rester confidentielles.

«Révéler des données FISA société par société ferait un grave tort à la sécurité nationale», ajoute-t-il, et «c'est la raison pour laquelle elles sont restées classifiées»

Nous ne devons pas «fournir à nos adversaires une feuille de route sur l'existence ou l'étendue de la surveillance gouvernementale d'une plateforme de communications particulière», explique encore le ministère, réfutant le droit constitutionnel de ces sociétés à publier ces renseignements.

Le directeur de la puissante Agence américaine de sécurité nationale (NSA) a nié mercredi espionner les Américains sur les réseaux sociaux.

«Il est totalement faux de dire que nous quadrillons les réseaux sociaux à la recherche d'Américains», a expliqué le général Keith Alexander, lors d'une audition devant le sénat. «Ce que nous recherchons, ce sont les personnes qui font l'objet d'une enquête pour terrorisme ou autre chose de cette nature».

Le général Alexander a reconnu que son agence --au coeur d'une vaste polémique sur la légalité des programmes d'espionnage révélés par Edward Snowden-- se servait des médias sociaux pour «enrichir» ses connaissances sur les suspects étrangers uniquement.