Les États-Unis ont espionné le géant pétrolier brésilien et la plus grande compagnie du pays, Petrobras, selon des documents des services secrets américains révélés dimanche par la télévision Globo du Brésil.

La télévision a présenté des documents fournis par l'informaticien américain Edward Snowden, datant de juin 2012.

Il y a une semaine, la TV Globo avait déjà révélé à travers des documents de Snowden que les communications de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, avaient été espionnés par les Americains.

Le réseau privé de Petrobras, comme les communications de Mme Rousseff, ont été surveillés par l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA).

«Cela contredit ce qu'affirme la NSA, qu'elle ne fait pas d'espionnage économique», a souligné la TV brésilienne.

Le chiffre d'affaires annuel de la Petrobras est de 280 milliards de reals (quelque 127 milliards $ au change actuel) et la compagnie est numéro un mondial d'exploitation de pétrole en eaux très profondes, a ajouté la  TV Globo qui a dit ne pas connaître l'étendue de l'espionnage ni avoir de pistes sur ce que les services secrets américains recherchaient.

Ces accusations proviennent de documents des services secrets américains détenus par l'ex-informaticien du renseignement américain Edward Snowden. Ce dernier est inculpé d'espionnage aux États-Unis pour avoir révélé l'ampleur de la surveillance électronique américaine dans le monde. Il est actuellement réfugié en Russie. Edward Snowden avait cédé les documents au journaliste américain Glenn Greenwald qui vit actuellement à Rio de Janeiro.

Le président américain Barack Obama s'est engagé à répondre d'ici à mercredi au gouvernement brésilien sur les accusations d'espionnage américain au Brésil

Mme Rousseff, qui avait prévu de faire une visite d'État à Washington le 23 octobre, a annoncé le report du voyage de l'équipe qui devait préparer sa visite d'État dans l'attente d'explications américaines sur cette affaire.

Mardi, le ministre brésilien des Communications, Paulo Bernardo, avait affirmé que «toutes les explications données depuis le début de cette affaire se sont révélées fausses».

«Cela semble plus grave qu'à première vue», avait souligné M. Bernardo. «C'est de l'espionnage commercial, industriel et il y a un intérêt des États-Unis à connaître des questions comme le "pre-sal" (d'importants gisements de pétrole en eaux profondes au Brésil, NDLR) et d'autres questions importantes dans les domaines économique et commercial», a souligné le ministre.

En juillet, Brasilia avait déjà demandé à Washington de s'expliquer après que le quotidien O Globo eut révélé - sur la base des mêmes documents - que le Brésil faisait partie d'un réseau de 16 bases d'espionnage des services secrets américains.