Les explications sur des faits présumés d'espionnage américain au Brésil données jusqu'à présent par les États-Unis sont «fausses», a déclaré le ministre brésilien des Communications, Paulo Bernardo.

Le Brésil attend de nouvelles explications de Washington après les récentes accusations d'interception de communications de la présidente Dilma Rousseff par les services secrets américains, a ajouté le ministre.

«Toutes les explications données depuis le début de cette affaire se sont révélées fausses, celles que nous avons reçues de l'ambassade américaine et celles que nos fonctionnaires ont reçues lors de visites aux États-Unis» en août, a souligné M. Bernardo mardi soir, cité par l'Agence Brasil (publique).

Brasilia a demandé des explications à Washington dès juillet après que le quotidien O Globo eut révélé que le Brésil faisait partie d'un réseau de 16 bases d'espionnage des services secrets américains.

Lundi, le Brésil a sollicité de nouvelles explications «officielles et par écrit» au plus tôt, après que dimanche soir, la chaîne de télévision TV Globo eut dénoncé que cette surveillance aurait concerné les communications de la présidente Dilma Rousseff et de ses proches collaborateurs.

Le Brésil avait indiqué ne pas être satisfait des explications initiales fournies par les États-Unis selon lesquelles il s'agissait d'un moyen de lutter contre le terrorisme et les communications de personnes n'avaient pas été interceptées.

«Cela semble plus grave qu'à première vue», a souligné M. Bernardo. «C'est de l'espionnage commercial, industriel et il y a un intérêt des États-Unis à connaître des questions comme le «pre-sal» (de grands gisements de pétrole sous-marins dans les eaux brésiliennes) et d'autres questions importantes dans les domaines économique et commercial», a précisé le ministre.

Selon lui toutefois, la solution doit être «diplomatique».

Le Sénat brésilien a mis en place mardi une commission pour enquêter sur ces faits présumés d'espionnage et a réclamé la protection du journaliste du quotidien britannique The Guardian, Glenn Greenwald, à l'origine de leur révélation.

M. Greenwald, qui vit à Rio de Janeiro, a révélé ce cas d'espionnage sur la base de documents détenus par l'ex-informaticien du renseignement américain Edward Snowden. Ce dernier est inculpé d'espionnage aux États-Unis pour avoir révélé l'ampleur de la surveillance électronique américaine dans le monde. Il est actuellement réfugié en Russie.

M. Greenwald s'est engagé à «publier tous les documents, jusqu'au dernier», dans une interview sur le site uol mercredi.