Le Sénat brésilien a mis en place mardi une commission pour enquêter sur des faits présumés d'espionnage des États-Unis au Brésil et a réclamé la protection du journaliste à l'origine de leur révélation.

La première mesure approuvée par cette Commission parlementaire d'enquête (CPI) a été de demander à la police fédérale que le journaliste du quotidien britannique The Guardian, Glenn Greenwald, qui vit au Brésil et a divulgué des documents appuyant ces accusations, reçoive une protection policière tout comme son compagnon brésilien, David Miranda.

«Ils sont indispensables pour l'enquête  (...) et il nous semble qu'ils sont dans une situation de vulnérabilité», a déclaré la présidente de la CPI, Vanessa Grazziotin, du Parti communiste.

M. Greenwald, qui vit à Rio de Janeiro, a révélé ce cas d'espionnage sur la base de documents détenus par l'ex-informaticien du renseignement américain Edward Snowden. Ce dernier est inculpé d'espionnage aux États-Unis pour avoir révélé l'ampleur de la surveillance électronique américaine dans le monde. Il est actuellement réfugié en Russie.

La présidente de la CPI a rappelé qu'après ces accusations, l'appartement de M. Greenwald avait été cambriolé et que son compagnon avait été retenu pendant huit heures à Londres par les autorités britanniques.

Ces accusations d'espionnage américain ont fait grand bruit au Brésil, surtout depuis que dimanche soir la chaîne de télévision TV Globo et M. Greenwald ont dénoncé que cette surveillance aurait concerné les communications de la présidente Dilma Rousseff et ses proches collaborateurs.

Le gouvernement brésilien a qualifié lundi ces faits «d'inacceptables» et demandé à Washington des explications officielles par écrit au plus tôt.

Le Brésil ne peut assurer son indépendance «si même la présidente est écoutée par le camarade Barack Obama des États-Unis», s'est insurgé le vice-président de la CPI, Pedro Taques.