Le gouvernement de la chancelière Angela Merkel a affirmé lundi que les Allemands n'étaient pas espionnés par les États-Unis, un sujet qui provoque depuis des semaines de virulentes empoignades avec l'opposition, à l'approche des législatives.

«L'agence américaine NSA et les services de renseignement britanniques ont assuré par écrit qu'ils respectaient le droit et la loi en Allemagne», a affirmé devant des journalistes le chef de la chancellerie Ronald Pofalla, responsable du Renseignement, après avoir été entendu par une commission parlementaire ad hoc.

M. Pofalla a ajouté que les États-Unis avaient proposé à l'Allemagne un accord qui exclurait tout espionnage entre ces deux pays. Les négociations doivent commencer en août, a-t-il précisé.

À six semaines des élections législatives, M. Pofalla était entendu par une commission parlementaire de onze députés, membres des différents partis représentés au Bundestag (la chambre basse), chargée du contrôle des services de renseignement.

Neuf semaines après les accusations sur l'espionnage américain dans le monde portées par l'ex-consultant de la NSA Edward Snowden, qui a trouvé asile en Russie, les soupçons perdurent en Allemagne sur ce que savait le gouvernement allemand et sur l'ampleur de la surveillance.

Le président de la commission parlementaire qui entendait M. Pofalla, Thomas Oppermann, membre de l'opposition sociale-démocrate (SPD), a estimé, quant à lui, que la lumière n'avait toujours pas été faite, après plus de cinq heures d'auditions.

«Nous ne savons toujours pas dans quelle proportion dans le cadre du programme (de surveillance américain) PRISM les États-Unis espionnent des Allemands», a dit M. Oppermann. «Pour cette raison, nous réclamons toujours de la part de la chancelière qu'elle exige des États-Unis la transparence qu'Obama a promise».

Interrogé sur le point de savoir si Angela Merkel allait être entendue par la commission, il a dit ne pas exclure la venue d'«invités de marque».

La prochaine réunion de la commission doit avoir lieu le 19 août.

Mi-juillet, le candidat social-démocrate à la chancellerie, Peer Steinbrück, avait accusé sa rivale, Angela Merkel, d'avoir rompu son serment de protéger les Allemands de tout préjudice.

Car, avait-il dit, d'après les révélations d'Edward Snowden, les droits fondamentaux des citoyens allemands ont massivement été bafoués, avec quelque 500 millions de données personnelles scrutées chaque mois.