Edward Snowden s'est vu offrir l'asile temporaire pour un an en Russie, et voilà que les offres d'emploi commencent à arriver. Mais l'ex-consultant du renseignement américain n'est pas pour autant au bout de ses peines. S'il ne risque pas d'être au chômage, Snowden aura néanmoins fort à faire dans les prochains mois pour éviter la prison aux États-Unis.

Asile

La Russie a accordé le 1er août dernier un asile provisoire d'un an à Edward Snowden, qui était bloqué dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo depuis le 23 juin. La décision a fortement déplu au gouvernement américain, qui réclame toujours l'extradition de Snowden pour le juger aux États-Unis. «Je ne suis pas sûre qu'Edward Snowden puisse souffler un peu, affirme Karine Prémont, chercheuse à l'Observatoire sur les États-Unis à la Chaire Raoul-Dandurand de l'UQAM. Je ne crois pas qu'il soit très libre de ses mouvements en Russie; j'imagine que les autorités russes le surveillent.»

Sénat

Le sénateur Rousslan Gattarov a annoncé hier qu'il avait l'intention de proposer à Edward Snowden de travailler avec les autorités russes pour assurer la protection des données personnelles des citoyens du pays. «J'imagine qu'ils vont se dire que tant qu'à l'avoir à portée de main, aussi bien l'employer chez nous, précise Karine Prémont. Mais c'est sûr que les Américains vont faire pression pour que ça ne se produise pas. Et je ne sais pas à quel point le gouvernement russe, qui traite directement avec les États-Unis, va être emballé par cette offre. Ça placerait la Russie dans une situation encore plus compromettante face aux Américains.»

VKontakte

Le fondateur du réseau social VKontakte s'est empressé d'offrir un emploi au consultant informatique en cavale. «Nous invitons Edward Snowden à Saint-Pétersbourg et nous serions contents s'il décidait de se joindre à l'équipe de nos informaticiens-vedettes», a écrit Pavel Dourov sur sa page Vkontakte, sorte de Facebook russe. L'ex-consultant du renseignement américain s'occuperait de la sécurité des données personnelles des utilisateurs du réseau social. Pour l'instant, Snowden n'a pas dit ce qu'il entendait faire en Russie ni s'il allait accepter cette offre d'emploi. Son avocat a cependant confirmé que l'informaticien avait l'intention de travailler et qu'il avait reçu plusieurs offres.

Manning

Difficile d'imaginer pour l'instant où aboutira Edward Snowden d'ici un an. Si le Venezuela figure toujours parmi les options possibles, le séjour russe du jeune Américain pourrait aussi de prolonger. «J'imagine que c'est un asile qui pourrait s'étendre si Snowden était toujours là dans un an. On a déjà vu ça. Mais la question est de savoir si Edward Snowden a envie de rester en Russie, signale Karine Prémont. J'imagine qu'il aurait envie de rentrer chez lui éventuellement. Mais on le voit avec le cas du soldat Bradley Manning, les États-Unis veulent faire des exemples. Dans une négociation avec le gouvernement américain, je ne suis pas sûre que Snowden ait beaucoup de pouvoir. Je crois que pour lui, c'est soit la fuite, soit la prison. ll n'y a pas de rédemption possible.»