«Il a fait ce qu'il pensait être juste. Il a partagé la vérité avec le peuple américain». Le père d'Edward Snowden a défendu vendredi la démarche de son fils, à l'origine des révélations fracassantes sur les programmes américains de surveillance.

«J'ai confiance en mon fils. À ce stade, je suis absolument certain qu'il dit la vérité», a martelé sur la chaîne NBC Lon Snowden, remerciant au passage «tous ceux qui lui fournissent de l'aide pour le maintenir en sécurité».

S'exprimant aux côtés de son avocat Bruce Fein, il a affirmé ne pas avoir eu de contacts directs avec son fils, actuellement bloqué dans un aéroport de Moscou après avoir demandé un asile temporaire aux autorités russes, mais seulement via un intermédiaire - qui n'est pas l'organisation WikiLeaks, a-t-il précisé.

Edward Snowden avait notamment révélé début juin que l'Agence de sécurité nationale NSA collectait au nom de la lutte antiterroriste les métadonnées (numéro appelé, durée de l'appel) de communications de millions d'Américains avec l'autorisation d'une cour secrète. Washington réclame son extradition vers les États-Unis, où il a été inculpé pour espionnage.

«Quand mon heure sera venue, je serai en paix avec moi-même. Et je pense que mon fils, quand son heure sera venue, que ce soit aujourd'hui ou dans 100 ans, sera aussi en paix avec lui-même. Il a fait ce qu'il pensait être juste. Il a partagé la vérité avec le peuple américain», a-t-il souligné.

Lon Snowden s'est également dit «extrêmement déçu et en colère» de l'attitude des membres du Congrès.

La Chambre des représentants américaine a rejeté à une courte majorité mercredi soir un amendement qui visait à mettre un terme au financement du programme de surveillance de la NSA. Cet amendement, déposé après les révélations de l'ancien analyste du renseignement devenu fugitif, était soutenu par une coalition hétéroclite d'élus allant des ultraconservateurs aux plus progressistes.

«Je suis complètement en désaccord» avec ce vote, a lancé Lon Snowden.

Snowden «pas à l'agenda» de Poutine



Le sort d'Edward Snowden, bloqué dans un aéroport de Moscou depuis plus d'un mois, n'est «pas à l'agenda» du président russe Vladimir Poutine, a réaffirmé vendredi son porte-parole, Dmitri Peskov.

«Autant que je sache, Snowden n'a fait aucune demande qui nécessite d'être examinée au niveau du chef de l'État. En conséquence, cette question n'a pas été et n'est pas à l'agenda» de Vladimir Poutine, a déclaré M. Peskov, cité par l'agence Ria Novosti.

Le porte-parole du Kremlin a également répété que la situation du fugitif américain faisait l'objet de discussions entre le directeur du Service fédéral de sécurité russe (FSB), Alexandre Bortnikov, et celui du FBI américain, Edouard Miller.

Un haut responsable russe avait annoncé début juillet que Vladimir Poutine et son homologue américain Barack Obama avaient chargé le FSB et le FBI de régler le cas d'Edward Snowden.

Cet ancien employé d'un sous-traitant de l'Agence de sécurité nationale (NSA) américaine à l'origine de révélations sur le programme de surveillance des communications par le gouvernement américain est bloqué depuis le 23 juin dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo et a demandé un asile provisoire à la Russie. Washington réclame son extradition vers les États-Unis, où il a été inculpé pour espionnage.

Le ministère russe de la Justice avait indiqué jeudi avoir reçu une lettre du ministre américain de la Justice, Eric Holder, faisant quelques observations sur Edward Snowden, sans demander son extradition ou son renvoi dans son pays.

Le fugitif américain pourrait rester jusqu'à six mois dans la zone de transit de l'aéroport moscovite, a indiqué vendredi le responsable russe d'un organe consultatif auprès des services de migration.

«La législation fixe le délai à trois mois, mais la procédure peut être prolongée encore de trois mois», a déclaré ce responsable, Vladimir Volokh, cité par l'agence Interfax.