La Maison-Blanche songe à annuler un sommet prévu cet automne à Moscou entre le président Barack Obama et son homologue russe, Vladimir Poutine, une décision qui ne ferait qu'accroître la détérioration des relations entre les deux dirigeants.

Washington évalue ce scénario alors que Moscou examine la possibilité d'accorder un asile temporaire à Edward Snowden, l'ex-analyste de la NSA accusé d'avoir divulgué aux médias de l'information confidentielle sur des programmes secrets de surveillance des États-Unis.

Certains représentants ont toutefois indiqué que l'annulation de la rencontre serait également une manière de protester contre d'autres sujets de discorde entre les deux États, dont le soutien de la Russie au régime du président syrien Bachar el-Assad.

La Maison-Blanche affirme cependant que peu importe l'issue de l'affaire Snowden, le président Obama sera tout de même présent au sommet du G20 à Saint-Pétersbourg. Le porte-parole Jay Carney a déclaré que M. Obama avait l'intention de s'y rendre et qu'il n'avait rien de plus à ajouter sur le séjour automnal du président en Russie.

Or, le fait que l'administration Obama considère l'annulation du séjour laisse croire que Washington s'inquiète de la possibilité que le Kremlin accorde le statut de réfugié à Edward Snowden. Les États-Unis réclament le retour de l'homme de 30 ans en sol américain, où il est accusé d'espionnage.

Dans sa demande de statut temporaire de réfugié, déposée mardi par ses avocats, l'homme affirme qu'il est persécuté par le gouvernement américain et risque la torture, voire la mort, s'il remet les pieds aux États-Unis.

Outre l'affaire Snowden, les États-Unis se sont montrés extrêmement mécontents envers la Russie plus tôt cette année, lorsque Moscou a annoncé des sanctions contre 18 Russes. Les mesures avaient été prises en vertu de la loi surnommé Sergeï Magnitsky, en référence à l'avocat russe arrêté en 2008 pour évasion fiscale après avoir accusé des représentants de la police russe d'avoir volé 230 millions $ en remboursement d'impôts.

Jeudi, la Maison-Blanche s'est également dite «extrêmement déçue et inquiète» face à la condamnation d'Alexeï Navalny, reconnu coupable de corruption. La figure d'opposition devra purger une peine de cinq ans de prison.