Paris a rejeté jeudi une demande d'asile politique d'Edward Snowden, le consultant de l'Agence américaine de sécurité nationale (NSA), qui a révélé un programme de surveillance des communications mondiales, a annoncé le ministère français de l'Intérieur.

«La France a reçu, comme beaucoup d'autres pays, par l'intermédiaire de son ambassade à Moscou, une demande d'asile de M. Edward Snowden. Compte tenu des éléments d'analyse juridique et de la situation de l'intéressé, il n'y sera pas donné suite», indique le ministère dans un communiqué.

Par ailleurs, les conditions pour accorder le droit d'asile à l'ex-consultant américain Edward Snowden en Italie «ne sont pas réunies» tant sur les plans juridique que politique, a déclaré jeudi la ministre italienne des Affaires étrangères Emma Bonino.

«La demande d'asile politique a été déposée il y a deux jours via un fax envoyé à l'ambassade d'Italie», a expliqué Mme Bonino, lors d'une audition parlementaire.

Or, «les normes prévoient que le demandeur doit se présenter personnellement» à l'ambassade ou sur le territoire italien, a-t-elle rappelé.

«En conséquence, les conditions ne sont pas réunies pour l'accepter et du point de vue du gouvernement italien pas même sur le plan politique», a indiqué la ministre, sans donner d'autres détails.

M. Snowden, dont les révélations fracassantes sur les activités d'espionnage des États-Unis défrayent la chronique depuis des semaines, est bloqué dans la zone de transit de Moscou-Cheremetievo depuis le 23 juin.

Mme Bonino a souligné que l'Italie n'a «jamais été impliquée, ni consultée, ni informée» à propos des systèmes de surveillance controversés mis en place par les États-Unis, qui sont au coeur de l'affaire Snowden.

Une rencontre aura lieu lundi à Washington entre États-Unis et la Commission européenne sur cette affaire, surnommée le Datagate en Italie, a-t-elle indiqué en exprimant le souhait qu'elle ne compromette pas les négociations sur le traité bilatéral de libre-échange qui doivent débuter le même jour.

Lundi, la ministre avait indiqué de façon très mesurée avoir demandé des «éclaircissements» à Washington à propos de ses activités d'espionnage, mais avait exprimé d'entrée sa «confiance» dans «l'esprit de collaboration et d'amitié» entre les États-Unis et l'Italie.