Le père d'Edward Snowden, Lon Snowden, et l'avocat de celui-ci aux États-Unis ont écrit mardi à l'Américain une lettre ouverte dans laquelle ils le comparent à un illustre patriote de la guerre d'indépendance américaine au 18e siècle, Paul Revere.

«Je soussigné, Bruce Fein, écris cette lettre en collaboration avec votre père en réponse à la déclaration que vous avez publiée hier (lundi) à Moscou», écrit l'avocat, un militant des libertés constitutionnelles et ancien de l'administration de Ronald Reagan.

«Thomas Paine, la voix de la révolution américaine, affirmait qu'un patriote sauve son pays de son État», poursuit-il.

«Vous êtes un Paul Revere des temps modernes, qui appelez les Américains à faire face au danger croissant de la tyrannie et d'un État sans contre-pouvoir», ajoute-t-il dans un texte solennel, cosigné par les deux hommes.

En avril 1775, Paul Revere avait averti des chefs révolutionnaires américains dans le Massachusetts de l'arrivée imminente des troupes britanniques. L'histoire de sa chevauchée nocturne est passée à la postérité et l'a transformé en héros populaire.

M. Fein et Lon Snowden relèvent aussi les «mensonges extraordinaires» du directeur du renseignement américain, James Clapper, lors d'une audition au Sénat américain en mars. «Il reviendra aux Américains de décider si vous ou M. Clapper êtes le patriote supérieur».

«Nous vous encourageons à poursuivre les échanges réguliers d'idées et de pensées sur les approches nécessaires à l'amélioration de la culture politique américaine, aujourd'hui qui laisse extrêmement à désirer. C'est le minimum requis pour rendre hommage à Valley Forge, Cemetery Ridge, Omaha Beach et d'autres lieux de grands sacrifices», concluent-ils, en référence à de célèbres lieux de batailles de l'histoire militaire des États-Unis.

Lon (aussi appelé Lonnie) Snowden a donné plusieurs entrevues à des médias américains depuis les révélations de son fils sur les programmes de surveillance de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA).

Lundi, il a dit au journal Washington Times qu'il était déçu par l'attitude du gouvernement américain, déclarant: «Si mon fils a eu accès à des informations qui l'ont poussé à croire que la Constitution a été violée, alors la publication non autorisée d'informations confidentielles n'est en aucun cas anticonstitutionnelle».