La justice américaine a annoncé dimanche qu'elle coopérerait avec les pays où Edward Snowden pourrait se rendre, après le départ de l'ancien consultant informatique de l'Agence nationale de sécurité (NSA) dimanche de Hong Kong à destination de Moscou.

«Nous avons été informés par les autorités de Hong Kong que M. Snowden était parti de Hong Kong pour un pays tiers. Nous continuerons de discuter de ce sujet avec Hong Kong et mènerons la coopération policière adéquate avec les autres pays où M. Snowden pourrait tenter de se rendre», a déclaré dans un communiqué une porte-parole du département de la Justice, Nanda Chitre.

La justice américaine avait confirmé vendredi soir avoir inculpé pour espionnage Edward Snowden, source de révélations sur de vastes programmes américains de surveillance des communications, et avoir demandé à Hong Kong de l'interpeller.

«Comme nous l'avons dit hier, les États-Unis avaient contacté les autorités de Hong Kong pour l'extradition de M. Snowden, sur la base d'une plainte pénale (...), et en conformité avec le traité signé par les États-Unis et Hong Kong», a rappelé Mme Chitre dans le communiqué.

Edward Snowden serait accompagné par «des diplomates», a affirmé le site WikiLeaks, qui n'a pas précisé leur nationalité, ni la destination finale de l'Américain.



Des élus furieux contre Pékin et Moscou


Des élus américains ont dénoncé dimanche l'attitude de la Chine et de la Russie après l'arrivée à Moscou d'Edward Snowden.

«Poutine semble toujours content de provoquer les États-Unis, que ce soit sur la Syrie, l'Iran et maintenant bien sûr sur Snowden», a déclaré le sénateur démocrate Chuck Schumer sur la chaîne CNN. «Ce n'est pas comme cela que des alliés doivent se traiter les uns les autres, et je pense que cela aura des conséquences graves sur les relations entre les États-Unis et la Russie».

«À la minute où Aeroflot a été au courant qu'il viendrait, il est quasi certain que Poutine l'ait su et approuvé», a ajouté l'élu, troisième démocrate le plus important du Sénat, en parlant du président russe Vladimir Poutine.

La présidente de la commission du Renseignement du Sénat, Dianne Feinstein, a fait part de sa «grande surprise».

«Je pensais que la Chine verrait cela comme une occasion d'améliorer les relations avec les États-Unis en l'extradant. La Chine a évidemment joué un rôle dans tout cela», a-t-elle affirmé sur la chaîne CBS. «Je ne pense pas que cela soit seulement Hong Kong, sans l'aval de la Chine».

«Le choix de Moscou est intéressant. Il est intéressant qu'il ait été pris en charge par une voiture, et sa valise dans une autre voiture. Ce sera très intéressant de voir ce que Moscou fait avec lui», a-t-elle ajouté.

Même le sénateur républicain Rand Paul, qui soutient Edward Snowden au nom de la transparence de l'État, a estimé que son image serait détériorée s'il se réfugiait dans des pays «ennemis».

«S'il se rend dans un pays tiers indépendant comme l'Islande, et s'il refuse de parler de cela à des États, alors il y a une chance qu'il soit vu comme un défenseur de la protection de la vie privée. Mais s'il s'accommode avec la Russie, la Chine ou tout État perçu comme notre ennemi, alors ce sera un vrai problème pour lui pour l'histoire», a-t-il dit sur CNN.