L'administration du président des États-Unis Barack Obama a adressé samedi un sévère avertissement à Hong Kong au sujet des procédures d'extradition d'Edward Snowden, qui fait face à des accusations d'espionnage pour avoir révélé l'existence de deux programmes de surveillance secrets.

Cette semonce reflète les inquiétudes à propos d'une longue bataille juridique avant même que l'ancien sous-traitant gouvernemental ne se présente dans une salle d'audience américaine pour répondre aux accusations.

Une demande officielle d'extradition pour ramener Snowden aux États-Unis à partir de Hong Kong pourrait traîner en cour pendant des années, et opposerait Pékin à Washington au moment où la Chine tente d'écarter des accusations américaines selon lesquelles elle surveille de près le gouvernement américain et des opérations commerciales.

Les États-Unis ont contacté les autorités de Hong Kong pour demander l'extradition de Snowden, a confirmé samedi le Conseil national de sécurité par voie de communiqué.

Selon Tom Donilon, le conseiller de la Maison-Blanche en matière de sécurité nationale, les États-Unis s'attendent à ce que Hong Kong respecte les termes du traité passé entre les deux parties en matière de justice.

Mais selon un haut responsable du gouvernement, si Hong Kong n'agit pas rapidement, cela «compliquera les relations bilatérales, et soulèvera des questions sur la volonté de Hong Kong de respecter la primauté du droit».

Le gouvernement de Hong Kong n'a pas immédiatement réagi aux accusations contre Snowden, un ancien consultant de la National Security Agency qui a admis avoir offert de l'information aux médias à propos des programmes. Le commissaire Andy Tsang a déclaré à des journalistes que l'affaire serait traitée dans le respect de la loi.

Une plainte criminelle contre Snowden a été dévoilée vendredi. Les accusations portées impliquent des peines allant jusqu'à 10 ans de prison.

Si la demande d'extradition va de l'avant, Snowden pourra la contester en invoquant la persécution politique.