La publication du sondage mondial sur les élections présidentielles américaines du 4 novembre, hier dans La Presse et dans sept grands quotidiens du monde entier, a eu un vif retentissement sur toute la planète.

En Suisse, au Mexique, en France, en Pologne, en Grande-Bretagne, au Japon ou en Belgique, les résultats du sondage ont été largement analysés et commentés.

 

La popularité internationale de Barack Obama, confirmée de façon éloquente par ce sondage, a été qualifiée d'«Obamanie» dans plusieurs pays.

L'éditorialiste du journal belge Le Soir, Jurek Kuczkiewicz, a d'ailleurs insisté sur la nécessité de placer cette popularité en perspective. Il a d'abord rappelé qu'elle en dit aussi beaucoup sur la «Bushophobie» avant d'ajouter: «L'adoration hors États-Unis dont fait l'objet Barack Obama doit à tout prix être questionnée, en particulier en ce qu'elle dit des attentes à l'égard des États-Unis. Il y a là quelque chose de touchant, de l'ordre du «je voudrais tant vous aimer» adressé à l'oncle d'Amérique.

«Touchant, mais pas dérisoire pour autant: cette déclaration d'amour virtuelle en dit long sur une attente, peut-être un attachement qui n'ose plus trop dire son nom. On pensait avoir fini par aimer haïr les Américains, il s'avère en fait qu'on aimerait encore les aimer.»

En Suisse, le professeur David Sylvan a estimé: «Je suis frappé par la vague d'espoir que suscite Barack Obama. Parce qu'il représente l'anti-Bush d'abord, mais aussi parce qu'il est Noir et jeune. Il fascine et reste perçu comme celui qui pourra sauver les meubles. Les résultats de ce sondage sont très idéalistes; on aurait pu les obtenir à la fin des années 1950, avant l'élection de John Fitzgerald Kennedy.»

En contrepartie, plusieurs analystes étrangers se sont inspirés du sondage pour rappeler que, plus que jamais, les États-Unis doivent s'appuyer sur le monde qui les entoure, sur leurs voisins, sur leurs alliés.

De toute évidence, après huit ans d'une administration Bush désastreuse, le monde aussi a envie de changement à la tête de la démocratie la plus puissante de la planète.