Les pays membres du G8 ont accouché mardi après-midi d'une déclaration en demi-teintes sur la Syrie, tout en s'engageant à injecter 1,5 milliard de dollars additionnels en aide humanitaire.

« Nous sommes déterminés à travailler ensemble pour arrêter le bain de sang et les pertes humaines et pour aider le peuple syrien à établir la paix et la stabilité grâce à des moyens politiques », indique le G8 dans un communiqué conjoint. 

La crise syrienne a occupé une bonne partie des discussions pendant le Sommet du G8 qui se termine mardi après-midi à Lough Erne, en Irlande du Nord.

La Russie, qui soutient toujours le régime sanguinaire de Bachar al-Assad a fait l'objet de fortes pressions pour cesser de fournir des armes à al-Assad.

Les États-Unis ont monté le ton encore davantage depuis la découverte de l'utilisation d'armes chimiques contre la population syrienne. Washington entend fournir des armes à certains groupes de rebelles, un geste que dénonce fermement Moscou. 

Le président russe Vladimir Poutine ne juge toujours pas suffisantes les preuves de l'utilisation d'armes chimiques par les troupes d'al-Assad. Cela explique sans doute le ton très prudent du communiqué tout juste publié par le G8, et l'absence de toute mention du nom de Bachar al-Assad dans le document.

Sans utiliser le mode affirmatif, le G8 dénonce « tout usage » d'armes chimiques en Syrie. Le groupe appelle en outre toutes les parties impliquées dans le conflit à permettre l'accès aux équipes d'enquêteurs de l'ONU.

« Nous sommes déterminés à ce que ceux qui pourraient être trouvés responsables de l'usage d'armes chimiques en soient tenus responsables », indique le document.

Nouvelle aide

Malgré l'absence apparente d'un consensus fort du G8 sur la question syrienne, les pays réunis en Irlande du Nord se sont engagés à injecter 1,5 milliard de plus en aide humanitaire.

L'ONU estime que plus de 93 000 personnes ont perdu la vie depuis 2011 en Syrie. Le conflit a aussi fait 1,6 million de réfugiés et entraîné le déplacement de 4,2 millions de personnes à l'intérieur même du pays.

Les nouvelles sommes consentis par le G8 seront réparties entre la Syrie et les pays environnants, qui accueillent un grand nombre de réfugiés. De nouveaux efforts devront toutefois être consentis, puisque l'ONU estime à 5,2 milliards les besoins en aide humanitaire pour l'année en cours. 

Les pays membres du G8 - États-Unis, Russie, Japon, France, Grande-Bretagne, Canada, Allemagne et Italie - demeurent par ailleurs « engagés » à trouver une solution politique au conflit syrien.

« Nous supportons fermement la décision de tenir le plus tôt possible la Conférence de Genève sur la Syrie », souligne le communiqué.