Les parachutistes de la 82e division aéroportée américaine ont commencé vendredi à sécuriser le tarmac de l'aéroport de Port-au-Prince, dont la gestion est désormais assurée par l'ONU et l'Union européenne.

«Nous mettons en place des postes de contrôle», a dit à l'AFP le sergent Kelab Barrieau, de la 82e, alors que des avions en provenance d'une dizaine de pays déchargeaient du matériel humanitaire et militaire à l'aéroport Toussaint Louverture.

Centre névralgique de l'acheminement des secours, l'aéroport de la capitale dévastée avait saturé jeudi face à l'afflux de gros porteurs de toute la planète, avec un pic de 44 avions stationnés en même temps.

«Une vraie coordination se met en place par les bailleurs qui interviennent», a dit à l'AFP le secrétaire d'Etat français à la Coopération, Alain Joyandet, citant les Etats-Unis, la France, le Brésil, le Canada, l'Union européenne (UE) et indiquant que cette «nouvelle coordination» est «gérée par l'ONU avec l'UE».

Aussitôt arrivés, les parachutistes américains ont commencé à débarquer du matériel lourd et à se déployer à travers la ville «pour aider les Nations unies et d'autres forces qui en ont besoin à fournir toute assistance nécessaire» à la population haïtienne, a indiqué le sergent Barrieau.

Les soldats américains devaient continuer à arriver tout au long de la journée, jusqu'à ce que le détachement atteigne «la taille d'une brigade», soit 3 500 hommes. Des soldats devaient arriver dans la nuit à bord d'avions de transport C-130 et C-17 depuis la base de Fort Bragg en Caroline du Nord (sud-est des Etats-Unis), a-t-il précisé.

«Nous sommes prêts à rester aussi longtemps que nécessaire, sans doute 60 jours, mais s'il faut plus de temps, nous serons là pour aider», a-t-il poursuivi, alors que des hélicoptères rejoignaient le site.

Ce détachement américain est le plus important déployé à ce stade dans le cadre des opérations humanitaires en Haïti, trois jours après le séisme qui a dévasté Port-au-Prince, tué des milliers d'habitants et sévèrement ébranlé les autorités locales. D'ici lundi, 9 000 à 10 000 GI's seront déployés en Haïti ou au large du pays le plus pauvre des Amériques.

Alors que les avions militaires arrivaient, des centaines d'Haïtiens et de ressortissants étrangers se massaient aux portes de l'aéroport dans l'espoir de quitter le pays.