Lorsqu'elle a commencé à lire les quelques mots qu'elle avait préparés pour le deuxième anniversaire du séisme, jeudi, Maxcarlee Lafontant s'est retrouvée projetée dans le passé. Soudain, elle était de retour à Port-au-Prince, en cette journée fatidique. Et elle s'est effondrée au sol, en larmes.

L'adolescente de 15 ans participait hier à une émouvante journée de commémoration à la Maison d'Haïti, sur le boulevard Saint-Michel, à Montréal.

Celle qui fréquente maintenant la polyvalente Louis-Joseph-Papineau a bouleversé toute l'assistance lorsqu'elle a évoqué le tremblement de terre du 12 janvier 2010, qui a fait plus de 200 000 morts et 1,2 million de sans-abri.

Alors âgée de 13 ans, elle habitait à Port-au-Prince avec sa famille. Elle rentrait à peine de l'école lorsque la terre a tremblé.

«J'ai failli mourir», dit-elle: un lourd téléviseur s'est abattu sur la chaise qu'où elle venait de quitter précipitamment. «J'ai couru pour aller trouver ma petite soeur», se souvient-elle.

Dans l'assistance, plusieurs personnes se sont mises à pleurer aussi, se serrant dans les bras les unes des autres.

«La blessure est vive. Parfois, on oublie ce cauchemar. Toute l'année, les gens vivent. Mais là, aujourd'hui, ils se mettent à pleurer. C'est important de se réunir et de ne pas être seul pour ça», a expliqué Marjorie Villefranche, de la Maison d'Haïti.

À 16h53, heure précise où la terre a tremblé il y a deux ans, l'assistance a observé une minute de silence. Chacun tenait une bougie dans ses mains.

D'une seule voix, lorsque la minute s'est terminée, les participants ont entonné La Dessalinienne, l'hymne national haïtien, qui répète: «Marchons unis, marchons unis, pour le pays, pour les ancêtres».

Monica Ricourt et Frantz Benjamin, élus montréalais d'origine haïtienne, ont profité de l'occasion pour remercier les Montréalais de la générosité dont ils ont fait preuve dans les semaines qui ont suivi le désastre. Le gouvernement du Québec, Hydro-Québec et Collaboration Saint-Jean-sur-Richelieu-Haïti ont quant à eux annoncé la construction d'une microcentrale électrique au coût de 750 000$ dans la petite localité haïtienne de Labrousse, qui n'est actuellement pas raccordée au réseau électrique local.