Le gouvernement brésilien a décidé d'exiger que les Haïtiens voulant entrer au Brésil aient un visa de travail afin de contenir une vague d'immigration de centaines d'Haïtiens par la frontière amazonienne du pays.

Le ministère de la Justice a annoncé mardi soir que les Haïtiens ne pourront désormais entrer qu'avec un visa de travail émis par l'ambassade du Brésil à Port-au-Prince, la capitale haïtienne. Une centaine de visas seulement seront délivrés chaque mois.

Il a indiqué par ailleurs que les 4.00 Haïtiens déjà sur le sol brésilien seraient régularisés. Ceux-ci ont fui leur île dévastée par le séisme de janvier 2010, attirés par la bonne santé économique du géant sud-américain.

La plupart sont passés par les villes amazoniennes de Brasileia (État de l'Acre) et Tabatinga (Amazonas), à la frontière avec le Pérou.

«Nous reconnaissons le problème qui existe en Haïti, mais nous ne pouvons pas accepter une situation totalement sans contrôle», a souligné le ministre de la Justice, José Eduardo Cardozo.

Des 4000 Haïtiens entrés au Brésil, 1600 ont déjà vu leur situation régularisée, selon le ministre.

Celui-ci a également annoncé le renforcement de la surveillance des frontières et le gouvernement brésilien «discutera de la situation» avec les pays voisins (Pérou, Bolivie et Équateur).

«Nous devons attaquer cette route illégale d'immigration et l'action des coyotes» (passeurs), a souligné le ministre Cardozo.

L'immigration des Haïtiens a commencé en 2010 peu après le tremblement de terre, mais elle s'est accélérée au cours des deux dernières semaines.

À Brasileia (Acre), il y a plus de 1100 Haïtiens, dont beaucoup sont malades et ont été maltraités par les passeurs, selon des responsables des droits de l'homme.

Nombre d'Haïtiens affirment avoir payé entre 1500 et 5000 dollars à des passeurs qui les ont aidés à quitter Haïti à destination de l'Équateur et de la Colombie. De là, ils ont entamé un long voyage terrestre pour entrer au Brésil par la frontière péruvienne ou bolivienne.

La présidente Dilma Rousseff a prévu une visite en Haïti le 1er février pour renforcer la coopération avec ce pays où le Brésil dirige la force de paix de l'ONU.