Six mois après le tremblement de terre qui a dévasté Haïti, le gouvernement canadien a dressé, lundi, la liste de ses interventions mais la lenteur de l'aide frustre ceux qui oeuvrent sur le terrain.

En point de presse organisé pour faire un bilan de l'aide canadienne, le ministre des Affaire étrangères, Lawrence Cannon, et la ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, ont tenu le même discours: ils comprennent l'impatience et la frustration mais soutiennent que les actions entreprises et le débours des fonds doivent se faire de façon responsable et ordonnée.

M. Cannon a réitéré qu'il faudra environ 10 ans pour tout reconstruire, vu l'ampleur de la destruction. Malgré les progrès réalisés, beaucoup reste à faire, précise-t-il.

Ottawa a déjà versé 150 millions $ à Haïti, surtout en aide humanitaire d'urgence, c'est-à-dire en nourriture, en eau et en soins médicaux.

Mais pas un sou des 400 millions $ annoncés à la Conférence internationale des donateurs aux Nations unies en mars 2010 n'ont été transférés au fonds qui verra à la reconstruction du pays.

Questionnée à savoir quand cette somme serait bel et bien déboursée, Mme Oda a cherché ses mots et longuement hésité avant de répondre que le Canada ne fait pas partie des pays dont on craint qu'ils n'honorent pas leurs engagements, précisant que les 400 millions $ doivent être déboursés sur une période de deux ans et non pas en deçà de six mois.

Pour activer l'aide sur le terrain, M. Cannon a expliqué qu'il doit d'abord rencontrer l'ancien président américain Bill Clinton - l'émissaire spécial des Nation unies pour Haïti - pour obtenir son évaluation de ce qui a été accompli sur le terrain. La date de la rencontre n'a pas encore été fixée.