Le représentant de l'ONU en Haïti, Edmond Mulet, a estimé jeudi qu'il était possible d'organiser des élections d'ici la fin de l'année dans le pays, au moment où une manifestation avait lieu à Port-au-Prince pour réclamer la démission du président René Préval.

«Il est techniquement possible d'organiser des élections en Haïti avant la fin de l'année afin de permettre aux Haïtiens de désigner des dirigeants légitimes», a assuré M. Mulet lors d'une conférence de presse.

Plusieurs centaines de personnes selon des journalistes, des milliers pour les organisateurs, ont manifesté le même jour à Port-au-Prince pour réclamer la démission du président René Préval avant la fin de son mandat le 7 février 2011 et son remplacement par un gouvernement provisoire.

«Nous devons garder à l'esprit les risques potentiels si un nouveau gouvernement légitime n'émerge pas d'élections crédibles», a souligné le représentant de l'ONU, mettant en garde contre «les alternatives, qui sont une gouvernance chaotique dans laquelle tout le monde perd».

Depuis un mois, des partisans de l'opposition défilent dans la capitale et dans les régions, exigeant le départ de René Préval, accusé de contrôler l'appareil électoral et de chercher à garder le pouvoir au-delà de son mandat.

Plus de 1,3 million de personnes, dont beaucoup sont aussi des électeurs, ont été déplacées en Haïti suite au séisme du 12 janvier. Or, fait remarquer l'opposition, cela rend difficile la tâche de l'organisme chargé de délivrer des pièces d'identité aux Haïtiens.

«Les techniciens de l'organisme électoral travaillent à un plan qui permettra à tous les Haïtiens de vérifier ou modifier leurs inscriptions», a assuré M. Mulet, promettant de respecter la constitution haïtienne qui prévoit l'organisation des élections le dernier dimanche du mois de novembre avant la fin du mandat présidentiel de cinq ans.

M. Mulet a également exprimé sa préoccupation et celle de la communauté internationale «face aux discours faisant la promotion de changement anticonstitutionnel et antidémocratique en Haïti».

«La communauté internationale ne soutient pas l'idée d'un gouvernement de transition ad hoc ne disposant pas d'assise légitime et démocratique», a martelé le chef de la Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti.

En conclusion il a appelé les acteurs politiques à s'engager pour «créer les conditions de la tenue d'élections crédibles dans l'intérêt de la population et pour garantir la stabilité d'Haïti».