Le Centre d'étude et de coopération internationale (CECI) a recueilli 11 millions $ depuis le début de sa campagne pour Haïti au Canada et son parrain, Luck Mervil, quittera sous peu Montréal pour un grand projet, celui d'un «village pour le monde» en Haïti.

Au cours d'une rencontre avec la presse, mardi, à Montréal, pour faire le point sur l'aide apportée en Haïti depuis le tremblement de terre du 12 janvier, le chanteur Luck Mervil a expliqué ce projet de village inspiré du développement durable qu'il veut voir implanté en Haïti.

Il quittera dans deux jours, avec une équipe de spécialistes en reconstruction et développement durable, afin d'évaluer les possibilités sur le terrain.

Le projet du CECI, qui s'appelle «Villages pour le monde», vise à créer un village moderne selon les normes haïtiennes de 5000 habitants, en arrimant l'école pour les enfants, la promotion de l'hygiène, les soins de santé et les activités communautaires.

M. Mervil rêve d'«un village où, d'un point de vue énergétique, d'un point de vue environnemental, d'un point de vue humain, le respect sera à la base de toute cette construction-là, de toutes les façons de faire pour ce village-là».

«L'idée au CECI, c'est toujours de travailler à long terme. Les projets qui sont accomplis par le CECI ne sont pas des projets du CECI, ce sont les vôtres, c'est votre argent qui accomplit ces projets-là», a affirmé M. Mervil.

Ce concept du «village pour le monde» pourrait éventuellement être étendu ailleurs, dans d'autres pays. «L'idée, c'est de faire un village. On commence à Haïti parce que le besoin est pressant», a justifié M. Mervil.

Jusqu'ici, la campagne du CECI a permis d'amasser 11,6 millions $, dont 6,2 millions $ en argent, a précisé Chantal-Sylvie Imbeault, du CECI.

Le centre a distribué de la nourriture et de l'eau d'une valeur de 1,5 million $, des médicaments d'une valeur de 1 million $, sans compter des trousses d'hygiène, des tentes, des vêtements, du matériel scolaire, des bâches.

Le séisme a fait entre 250 000 et 300 000 morts, sans compter les blessés. Il a aussi laissé derrière lui 1,3 million de sinistrés et 600 000 personnes déplacées, a rappelé Mme Imbeault. Et la saison des ouragans sévira en juillet et août, alors que les conditions de vie de ces gens sont encore précaires.

Le docteur Harry Max Prochette, un médecin qui collabore au CECI, a indiqué pour sa part que même au plan de la santé, «il reste beaucoup de choses à faire» en Haïti après les soins d'urgence. «Le volet santé mentale n'a pas été adressé du tout», a-t-il souligné.