Le premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive a approuvé vendredi un plan visant à décongestionner les camps où vivent les sans-abri depuis le séisme du 12 janvier, en les renvoyant si possible vivre dans leurs quartiers d'origine.

Ce plan a été approuvé vendredi par une commission de haut niveau supervisant l'aide humanitaire, dont fait partie le premier ministre haïtien, a indiqué Michel Bonnardeaux, un porte-parole de la mission de l'ONU en Haïti.

Il vise à tenter de répondre à l'urgence de la situation: le pays compte 1,2 million de sans-abris des suites du séisme qui a fait plus de 220 000 morts, et la saison des pluies qui doit commencer dans quelques semaines risque de transformer les campements de fortune en défis sanitaires.

Le plan approuvé vendredi a notamment pour but d'éviter que les personnes déplacées ne soient obligées de vivre trop loin de leur ancien domicile. Il prévoit le déblayage des décombres là où c'est possible et une inspection des habitations pour déterminer lesquelles sont suffisamment sûres pour être à nouveau occupées, a expliqué une autre porte-parole de l'ONU, Kristen Knudson.

«Les gens veulent rentrer chez eux, nous voulons les y aider», a-t-elle expliqué, reconnaissant toutefois que la mise en oeuvre de ce plan ne serait pas achevée d'ici le début de la saison des pluies.

Des responsables humanitaires seront également chargés de déterminer si les sans-abri ont de la famille pouvant les accueillir provisoirement et le gouvernement cherche aussi à installer de nouveaux campements, mais peine à trouver des emplacements.

Le plan ne fait pas que des convaincus, notamment parmi les résidents d'un des plus grands campements de la capitale, installé sur le Champ de Mars à côté du palais présidentiel, qui accueille 16 000 personnes. Certains se disent prêts à retourner chez eux si les décombres de leurs maisons sont déblayés, d'autres expliquent qu'ils étaient locataires et n'ont nulle part où aller.

Lina Decle, 25 ans, n'a pas de famille chez qui trouver refuge et explique que lors des dernières pluies, le campement a été recouvert de boue. «Quand la pluie arrive, même le bébé est trempé», dit-elle à propos de son fils de 7 mois.