Le juge haïtien chargé de l'affaire des dix Américains poursuivis pour enlèvement d'enfants à la faveur du tremblement de terre du 12 janvier les a entendus à nouveau mercredi, ainsi que les parents de certains des 33 enfants, a constaté un journaliste de l'AFP

Le juge Bernard Saint-Vil, qui avait interrogé les dix baptistes inculpés d'«enlèvement de mineurs» et d'«association de malfaiteurs» séparément lundi et mardi, les a reçus tous ensemble mercredi.

Le groupe est entré et sorti du bâtiment utilisé comme bureau du juge après l'effondrement du Palais de Justice dans le tremblement de terre du 12 janvier, sans faire de déclaration.

Après deux familles mardi, M. Saint-Vil a également rencontré des parents mercredi.

Jeudi, il devait recevoir de nouvelles familles et entendre des témoins.

Johnny Antoine, 33 ans, père d'un enfant de 10 mois qu'il avait confié au groupe d'Américains, égrenait un chapelet en attendant l'audience. Il a affirmé qu'il voulait voir les baptistes libérés parce qu'ils n'étaient venus que pour aider.

Selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP, les parents des enfants ont confié ceux-ci au groupe pour qu'il les emmène en République dominicaine afin qu'ils soient soignés et qu'ils aillent à l'école.

M. Antoine a assuré avoir discuté avec Laura Silsby, la porte-parole du groupe. «Elle m'a dit qu'elle vient en Haïti pour m'aider», a-t-il raconté, ajoutant qu'il espérait alors que son enfant lui serait rendu plus tard.

D'autres parents ont également déclaré que les Américains devraient être relâchés.

Les 10 Américains membres d'une association caritative de l'Idaho (nord-ouest des États-Unis) avaient été arrêtés le 29 janvier à la frontière dominicaine alors qu'ils tentaient de faire passer les enfants sans papiers d'identité.