Les trois derniers mois ont été terribles pour les frères Antoine. Après s'être retrouvés orphelins peu avant Noël, ils ont vu leur maison s'écrouler le 12 janvier. Ils sont aujourd'hui réfugiés en République dominicaine. Ils n'ont presque rien et ne savent plus que faire.

C'est le Montréalais Wesley Charles, disquaire de Montréal-Nord, qui a alerté La Presse sur la situation de ces jeunes hommes, qui sont ses neveux.

 

Tchenky (16 ans), James (20 ans), Dagendy (22 ans) et David (25 ans) sont littéralement abandonnés à eux-mêmes dans une maison de Saint-Domingue, où des amis ont accepté de les héberger quelque temps. «J'essaie de les faire venir à Montréal. Mais ce n'est pas facile», a dit M. Charles.

Orphelins puis sans-abri

Jeudi soir, nous avons rendu visite aux frères Antoine. À notre arrivée, ils erraient dans les minuscules pièces de leur refuge. L'ambiance était lourde. David a accepté de nous raconter leur histoire.

Tout a commencé avec la mort de leur mère, survenue le 16 novembre. Les causes sont floues. «Elle souffrait du coeur. Elle était diabétique aussi.»

Un mois plus tard, leur père est mort à son tour. «Il est mort de dépression», souffle David. «Il avait aussi une maladie du foie», ajoute Dagendy.

Pour aider ses neveux, M. Charles est allé les visiter à Noël et leur a donné un peu d'argent. Mais le 12 janvier, quelques jours après son départ, le tremblement de terre a pulvérisé la maison familiale. «On n'a plus rien. Plus de papiers. Plus de vêtements. Rien. On n'a plus d'avenir non plus. On n'a plus d'argent pour étudier», résume Dagendy.

Après avoir couché une semaine devant leur maison, les frères Antoine sont entrés en République dominicaine. David, qui y étudiait jusqu'à tout récemment, a réussi à y amener ses frères. Ils tiennent bon grâce aux quelques dollars qu'ils ont tirés de la vente de la voiture de leur père.

Ils vivent avec le strict minimum. James, qui souffre d'anémie grave, ne peut plus acheter de médicaments. Ses yeux jaune vif ne laissent aucun doute sur son état de santé. Mais il refuse d'en parler.

«Je suis en charge de mes frères. Mais je ne peux faire que le strict minimum», déplore David, qui dit n'avoir plus que 60$ en poche.

Il tente de venir au Canada avec ses frères, parrainés par leur oncle. «J'espère y parvenir. Parce que, honnêtement, c'est notre seule option», remarque David. «J'aimerais vraiment aller au Canada pour assurer mon avenir, dit Dagendy, qui étudiait en administration. Ici, on ne peut plus rien faire.»