Le président haïtien René Préval a indiqué mercredi que les Français avaient proposé de reconstruire à l'identique le Palais présidentiel, qui s'est écroulé lors du tremblement de terre à Port-au-Prince le 12 janvier.

«Votre ambassadeur m'a dit que la France est prête à reconstruire le Palais national comme il était», a indiqué M. Préval lors d'une conférence de presse mercredi au siège temporaire du gouvernement haïtien installé dans les locaux de la police près de l'aéroport.

Le Palais National, un imposant bâtiment blanc à trois dômes construit par l'architecte haïtien Georges Baussan, a été érigé en 1918 du temps de l'occupation américaine en Haïti, sur le modèle de la Maison-Blanche, rappellent les guides touristiques.

Affaissé de façon spectaculaire par la secousse tellurique, il fait face à la vaste esplanade du Champ de Mars, où s'entassent aujourd'hui des milliers de sans-abris parmi les ruines et les détritus.

Le président haïtien a par ailleurs vigoureusement rejeté l'idée que les infrastructures haïtiennes, dont le port et l'aéroport, aient été «mis sous tutelle» étrangère, notamment celle des Américains.

«Nous sommes dans une situation qui serait une catastrophe dans n'importe quel pays du monde et, même pour un tremblement de terre en Italie, je vois qu'on demande de l'aide», a-t-il affirmé soulignant qu'«Haïti était déjà très faible». «Vraiment, je ne sais pas où se pose la question de la souveraineté», a-t-il ajouté.

«Vous avez dit que le port et l'aéroport avaient été mis sous tutelle», a continué le président Préval en réponse à la question d'un journaliste. «Je vous dis que le mot que vous employez, même s'il est français - et je parle un peu français -, n'est pas bon», a-t-il répondu suscitant l'hilarité.

Reprenant l'engagement de la France de reconstruire le Palais national, il a ironisé: «est-ce à dire que le Palais national est sous tutelle française?».

Le président Préval a par ailleurs confirmé que le président Nicolas Sarkozy allait se rendre en Haïti, soulignant qu'il serait ainsi «le premier président français à venir en Haïti».

M. Préval n'a toutefois pas précisé la date d'arrivée du président Sarkozy: «demandez au ministère des Affaires étrangères, celui de la France pas le mien», a-t-il déclaré.

René Préval était notamment entouré de José Miguel Insulza, chef de l'Organisation des États américains (OEA), «le seul des représentants internationaux à avoir dormi à Haïti et non pas seulement à y avoir passé quelques heures», depuis la tragédie du séisme, a tenu à préciser un représentant de l'OEA.