Le premier ministre haïtien, Jean Max Bellerive, s'est dit «ému» hier soir par le soutien «spontané» offert par les gouvernements québécois et canadien à son pays. Il s'inquiète toutefois de la fuite des cerveaux haïtiens depuis le séisme du 12 janvier.

M. Bellerive a atterri à Montréal hier soir en vue de participer à la conférence internationale sur l'aide à apporter à Haïti, qui aura lieu aujourd'hui dans la métropole.

 

Accueilli par son homologue québécois, Jean Charest, Jean Max Bellerive a d'abord tenu à remercier les Canadiens. «Je suis vraiment ému par cette aide», a-t-il déclaré, rappelant qu'il restait encore «beaucoup à faire».

Un exil inquiétant

Le premier ministre haïtien a souligné le rôle primordial de la diaspora haïtienne dans la reconstruction du pays. Il se dit toutefois inquiet par le nombre croissant d'Haïtiens qui choisissent l'exil.

«Il y a une fuite de cerveaux, il y a une fuite de ressources humaines, et ce cataclysme a encore amplifié ce mouvement», a déclaré M. Bellerive. Le gouvernement haïtien devra selon lui «travailler fort» pour les inciter à revenir au pays.

Au terme de son point de presse, Jean Max Bellerive a rencontré Jean Charest afin de discuter d'aide à court, à moyen et à long terme. «L'un des besoins d'Haïti, c'est de rebâtir son gouvernement, a déclaré M. Charest. Et le gouvernement du Québec pourra participer directement à ce projet.»

Jean Max Bellerive a également visité le centre d'opérations de la sécurité civile à l'hôtel Wyndham, près de l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, où près de 2300 ressortissants canadiens ont transité depuis le tremblement de terre.

Il devait par la suite rencontrer des membres de la communauté au centre communautaire haïtien La Perle Retrouvée, à Saint-Michel, en compagnie du maire de Montréal, Gérald Tremblay.

M. Tremblay a annoncé hier qu'il allait présenter une résolution au conseil municipal d'aujourd'hui pour que la Ville de Montréal accorde un soutien de un million de dollars en ressources humaines pour la reconstruction d'Haïti.