Des secouristes internationaux sont accusés de mener des recherches désorganisées et inefficaces pour retrouver des survivants au séisme dans les décombres d'un luxueux hôtel de Port-au-Prince où plusieurs Canadiens ont été aperçus pour la dernière fois.

L'hôtel Montana, une oasis de calme pour les personnes aisées de passage à Haïti, s'est effondré la semaine dernière sur certaines des personnes les plus influentes dans le pays. Cet établissement était en outre un favori auprès de Canadiens liés à l'ambassade.

L'ancien député libéral Serge Marcil figure parmi les Canadiens que les autorités croient être coincés quelque part sous les décombres.

Jeudi, son nom a été ajouté sur une liste de personnes toujours manquantes affichée à l'extérieur du Montana, joignant ainsi celui de Richard Protean, seul autre Canadien y figurant.

Mais des amis et des parents au Canada croient non seulement que davantage de Canadiens se trouvaient au Montana lorsque le séisme s'est manifesté, mais aussi que certains pourraient même être encore en vie.

Un groupe de secouristes travaillant sur les lieux ont fait part de leur inquiétude au sujet des recherches et à propos de la manière dont elles sont menées. Les membres de ce groupe ont avancé que les équipes menant les recherches ne regardaient pas dans des endroits où des Canadiens pourraient être retrouvés.

Des soldats de l'Organisation des Nations unies (ONU) ont restreint l'accès des journalistes à leur site, ne leur permettant de visiter les lieux que durant une heure par jour.

Mais au moment où des équipes de secouristes arrivent sur les restes du Montana, les familles des portés disparus attendent anxieusement d'avoir des nouvelles.

«Il y a un manque d'efforts, a dit un homme qui n'a voulu se décrire que comme un parent de Sarah Lauture, une femme de 28 ans portée disparue depuis mardi.

«Si davantage d'efforts étaient faits, ils (les secouristes) auraient trouvé plus de survivants.»

Certaines familles sont si frustrées par le travail de secourisme effectué qu'elles ont même entrepris de fouiller elles-mêmes dans les décombres.

L'officier de l'ONU à la tête des opérations, un Chilien, a rejeté les insinuations voulant que les efforts de son équipe aient été peu brillants ou que les recherches aient été menées de manière plus approfondie dans certaines parties de l'hôtel au détriment d'autres.

«Si quelqu'un pense cela, il devrait être ici, en train de regarder ce que nous faisons, a affirmé le major Rodrigo Vasquez. Nous cherchons dans l'hôtel en entier, et pas dans un endroit en particulier.»

Le major Vasquez a expliqué que les chercheurs avaient divisé le Montana en cinq parties, chacune d'entre elles étant fouillée de manière égale.

Depuis mardi matin, soit depuis que la propriétaire du Montana a été extirpée des décombres, il n'y a eu aucun signe de vie provenant des débris de l'hôtel écroulé.

Cette heureuse découverte, survenue sept jours après le tremblement de terre, a laissé pantois les techniciens en sauvetage.

Interrogé pour savoir ce qu'il fallait pour qu'un survivant soit retrouvé vivant aujourd'hui, un technicien a répondu: «un miracle».