Assis dans une cour extérieure, le seul endroit sûr qu'ils aient trouvé pour se rencontrer, des médecins de la capitale haïtienne et des hauts fonctionnaires du ministère de la Santé discutaient hier matin de ce qu'ils avaient pu observer au cours des derniers jours dans les camps de sinistrés.

Parmi les sujets abordés: les mauvaises conditions sanitaires et les épidémies qu'elles pourraient engendrer. «Les risques d'épidémie sont réels, surtout dans les abris provisoires», a noté le Dr Gabriel Thimothé, directeur général du ministère haïtien de la santé.

 

On compte environ 330 camps dans la ville. Plusieurs milliers de personnes sont parfois entassées dans ces mers de draps et de bâches sous lesquelles des déplacés attendent les secours. L'air est souvent irrespirable à cause des odeurs d'excréments, de déchets ou de putréfaction. L'eau potable est rare et les sinistrés doivent parfois utiliser celle qu'ils ont sous la main.

À l'hôpital de la Paix, hier, on a diagnostiqué trois cas de diarrhée chez des enfants. Des personnes qui couchent dans la cour du lycée Toussaint-Louverture ont également signalé des cas de fièvre et de diarrhée.

Mais si les autorités médicales sont sur le qui-vive et suivent la situation de près, il serait encore trop tôt pour parler de réelles épidémies. «L'Organisation mondiale de la santé rapporte que le nombre de maladies transmissibles en Haïti et à la frontière reste stable», a écrit l'ONU dans une note d'information distribuée hier.

«Il y a peut-être maintenant certains cas de diarrhée, mais ce n'est pas encore au stade d'épidémie, a quant à lui déclaré le Dr Thimothé. Après une catastrophe pareille, on peut attendre encore une dizaine de jours.»