Six jours après le séisme qui a détruit des quartiers entiers de plusieurs villes d'Haïti, le nouveau bilan officiel des victimes canadiennes atteint maintenant 12 morts et 849 disparus.

«Au fur et à mesure que les heures fuient, la probabilité de retrouver des gens sains et saufs s'amenuise», a prévenu le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, en point de presse, lundi.

«Maintenant, l'accent doit être mis davantage sur la question de rapatrier et de s'assurer que les ravitaillements, les postes de distribution, tout ce qui est requis pour que les gens puissent avoir de l'aide, de la nourriture et de l'eau, que tout cela s'effectue, a-t-il ajouté. C'est encore difficile mais il y a des progrès.»

En fin de journée, un total de 1484 ressortissants canadiens avaient été localisés, et près d'un millier d'entre eux ont été évacués. Mais le ministère des Affaires étrangères était toujours sans nouvelles de 849 Canadiens qui se trouvaient vraisemblablement dans la région touchée par le séisme.

«La dévastation et la souffrance en Haïti nous ont tous émus. Bien que nous ne saisissions pas encore toute l'ampleur de cette tragédie, je me joins à tous les Canadiens qui pleurent la perte de leurs concitoyens», a souligné le chef de l'opposition libérale, Michael Ignatieff, dans un communiqué.

À Ottawa, des fonctionnaires sont à pied d'oeuvre actuellement pour organiser le rapatriement des corps des Canadiens morts en Haïti. Plus de détails devraient être annoncés dans les prochains jours, a promis le ministre Cannon.

La ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, a par ailleurs annoncé que l'hôpital de campagne de la Croix-Rouge, déployé d'urgence par les Norvégiens en collaboration avec le Canada, est pleinement fonctionnel depuis lundi. Ottawa a investi 800 000 $ dans l'envoi de personnel médical et la mise sur pied de cet hôpital d'urgence, qui peut soigner 300 personnes par jour.

Le ministre d'État responsable des Amériques, Peter Kent, s'est rendu en République dominicaine pour une rencontre des leaders de la région.

«L'accent aujourd'hui était sur l'aide d'urgence et les opérations de secours à court et moyen terme», a dit M. Kent en conférence téléphonique à l'issue de la rencontre. Les ministres des affaires étrangères des principaux pays donateurs, l'ONU et des membres du gouvernement haïtien se réuniront à Montréal la semaine prochaine pour commencer à planifier la reconstruction et l'aide à long terme.

Mais cette visite du ministre Kent dans l'île d'Hispaniola a aussi permis au premier ministre Stephen Harper de s'entretenir pour la première fois avec le président d'Haïti, René Préval, depuis la catastrophe.

C'est en effet grâce au téléphone cellulaire du ministre Kent que M. Harper a pu parler au chef d'État haïtien, tant les communications sont encore difficiles à Port-au-Prince.

«Le premier ministre Harper a réitéré l'engagement du Canada visant à soutenir la population haïtienne pendant cette période de crise, a expliqué son attaché de presse, Dimitri Soudas. Le président Préval s'est dit reconnaissant de l'aide de la communauté internationale, en particulier de l'importante contribution du Canada.»

Alors que les scènes de violence et de pillage se multiplient en Haïti, les soldats canadiens qui doivent arriver aujourd'hui et dans les prochains jours seront déployés à Jacmel et à Léogâne, deux villes à quelques dizaines de kilomètres de la capitale, qui ont été très lourdement touchées par le séisme.

Les soldats canadiens auront pour mandat d'assurer la sécurité des lieux, d'apporter une aide médicale d'urgence et leur expertise en génie ainsi que de fournir des transports.