La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a rejeté samedi les critiques affirmant que l'aide internationale s'empilait à l'aéroport de Port-au-Prince et a assuré qu'eau et nourriture commençaient à être distribuées à la population haïtienne.

«Ce n'est pas juste, ce n'est pas juste», a déclaré à propos de ces critiques Mme Clinton qui parlait à la presse dans l'avion la menant à Port-au-Prince.

La secrétaire d'Etat et Rajiv Shah, directeur de l'agence américaine pour le développement international, ont précisé que le programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies avait commencé à établir des centres de distribution d'eau et de nourriture dans quatorze sites de la capitale haïtienne.

«Nous envisageons d'accroître» le nombre de ces centres, a précisé M. Shah. Selon lui, certains fonctionnent déjà, les routes ont été dégagées et les militaires américains sont prêts à assurer leur sécurité et à les ravitailler.

Selon la secrétaire d'Etat, l'essence commence à manquer à Haïti et le gouvernement ne peut accéder aux stocks du principal port de la ville, qui est sérieusement endommagé.

Mme Clinton a précisé que les militaires américains avaient tenté d'établir des zones d'atterrissage pour permettre à des hélicoptères de livrer de l'aide mais que ce plan avait du être abandonné lorsque l'armée avait réalisé que les Haïtiens envahiraient ces sites à chaque atterrissage.

Des responsables du département d'Etat ont aussi demandé aux militaires américains si des fournitures pourraient être parachutées aux Haïtiens mais il leur a été répondu que c'était «trop dangereux».

«C'est quelque chose qu'on peut faire dans des zones rurales. Dans des zones urbaines, cela déclenche des émeutes (...) et des gens peuvent être blessés», a expliqué Mme Clinton, précisant que des cargaisons pouvaient tomber sur des foules.