Le président Barack Obama a débloqué hier une aide de 100 millions de dollars pour Haïti, dans la foulée de ce qui sera «le plus grand effort de secours de notre histoire récente».

«On ne va pas vous laisser seuls, on ne vous oubliera pas, a lancé le président américain au peuple haïtien. Vous avez connu l'esclavage et lutté contre des désastres naturels. Et malgré tout, vous n'avez pas perdu espoir. Aujourd'hui, sachez que l'aide arrive.»

À Port-au-Prince, le personnel américain du département d'État s'est chargé du contrôle aérien à l'aéroport Toussaint-Louverture. L'arrivée massive des secouristes et des vivres a saturé l'espace aérien durant plusieurs heures, entraînant des retards importants.

«Nous avons pris la responsabilité du contrôle aérien, a déclaré aux médias le porte-parole du département, Philip Crowley. La bonne nouvelle est que l'aéroport fonctionne maintenant 24 heures sur 24. La mauvaise nouvelle, c'est que l'aéroport est très limité: il n'y a qu'une seule piste et peu d'espace.»

La secrétaire d'État Hillary Clinton a noté que l'engagement américain en Haïti allait être «de longue haleine».

Bush et Clinton sollicités

À la demande du président Obama, les anciens présidents Bill Clinton et George W. Bush feront équipe pour diriger une collecte de fonds.

L'équipe dirigée par Clinton et Bush a pour objectif de consolider l'engagement financier international à long terme envers Haïti. Bill Clinton signe d'ailleurs aujourd'hui un texte passionné sur Haïti dans le magazine Time, dans lequel il appelle à «rebâtir cette île à la culture si unique».

Barack Obama a souvent critiqué son prédécesseur pour la lenteur de sa réaction après le passage de l'ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans en 2005. À ce jour, le site web de la Maison-Blanche proclame que le président Obama «va honorer la promesse brisée de rebâtir La Nouvelle-Orléans et la côte du Golfe».

Le matériel arrive

Hier soir, du matériel en provenance de Chine, d'Espagne, de Norvège et d'Israël a pu être déchargé des avions-cargos à Port-au-Prince.

Des équipes de secouristes spécialisés en tremblements de terre en provenance de Virginie et de Los Angeles, de même que des équipes françaises et vénézuéliennes, étaient à pied d'oeuvre hier. Des dizaines de chiens pisteurs fouillaient les décombres à la recherche de survivants.

Un navire d'assaut américain, le Bataan, était en route vers Haïti hier avec 2000 marines à son bord. Le navire, équipé d'un bloc opératoire, doit arriver aujourd'hui. Deux autres navires militaires étaient également en route.

Le porte-avions nucléaire USS Carl Vinson, un des plus grands navires militaires du monde, devait arriver ce matin au large de Port-au-Prince, avec une vingtaine d'hélicoptères à son bord. Les médias américains signalent que l'équipage du navire travaille d'arrache-pied afin d'être en mesure d'offrir une aide immédiate aux sinistrés aujourd'hui.

Les collectes de fonds se sont poursuivies. La Croix-Rouge américaine a déjà récolté 5 millions de dollars au moyen de sa campagne de textos, où un don de 10$ est ajouté à la facture de cellulaire des personnes donatrices, un résultat que l'organisme qualifie d'«incroyable».