Le Québec enverra des médecins, des infirmières, des pompiers et des policiers en Haïti pour porter secours aux victimes du séisme meurtrier qui a secoué le pays, mardi.

A l'aéroport Montréal-Trudeau, la sécurité civile du Québec s'apprête aussi à déployer un plan d'accueil des ressortissants canadiens coincés dans le pays, une opération similaire à celle qui avait été menée à l'été 2006 lors des troubles au Liban.

Le premier ministre Jean Charest a annoncé ces mesures, mercredi, à l'issue d'une longue réunion du conseil des ministres.

«Les dernières heures ont permis de mesurer l'ampleur de la tragédie. Le Québec a toujours accompagné le peuple haïtien et nous allons continuer de le faire», a dit le premier ministre, en point de presse.

Il est difficile d'évaluer l'ampleur que prendra l'effort du gouvernement du Québec.

Pour l'heure cependant, le premier ministre préfère offrir un soutien logistique plutôt que financier.

«La première priorité, c'est de venir en aide aux gens qui sont en détresse et c'est par les ressources humaines et les ressources matérielles que le Québec est capable de mieux contribuer. Pour les autres formes d'aide, la situation sera évaluée au fil des jours», a-t-il indiqué.

M. Charest était flanqué des ministres de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, de l'Immigration, Yolande James, et des Relations internationales, Pierre Arcand, tous mis à contribution pour coordonner l'effort humanitaire avec les autorités fédérales.

En outre, des policiers maîtres-chiens seront déployés sur les lieux de la catastrophe dans les prochains jours afin de participer aux opérations de recherche et de sauvetage, de même que pour maintenir l'ordre.

«La Sûreté du Québec fait présentement l'inventaire des effectifs qu'elle pourrait déployer rapidement, la même choses pour le SPVM à Montréal et pour d'autres corps municipaux», a indiqué le premier ministre.

Sur le plan de la santé publique, le gouvernement «est prêt à envoyer un personnel médical francophone, médecins et infirmières, dans un hôpital de campagne sous l'égide de la Croix-Rouge internationale», a-t-il poursuivi.

Des interventions du personnel de la Régie du bâtiment, du ministère des Transports et d'Hydro-Québec sont aussi dans les plans du gouvernement afin de soutenir les efforts de reconstruction.

Au-delà des actions de l'Etat, le premier ministre a invité la population à acheminer des dons aux organismes non gouvernementaux (ONG) présents en sol haïtien. Il a cité Oxfam-Québec, la Croix-Rouge, Care et Développement et Paix.

Au moment de la tragédie, environ 6000 ressortissants canadiens se trouvaient en Haïti. La grande majorité de ces ressortissants «auraient des liens» avec le Québec, selon M. Charest.

En début de soirée, mercredi, au moins deux fonctionnaires du gouvernement du Québec oeuvrant en Haïti manquaient toujours à l'appel. C'était aussi le cas de l'ancien ministre libéral Serge Marcil, débarqué dans le pays mardi peu avant le désastre.

A l'emploi de la firme d'ingénierie SM International, M. Marcil est le conjoint de Christiane Pelchat, présidente du Conseil du statut de la femme.

Agé de 65 ans, M. Marcil a été ministre de l'Emploi en 1994 dans l'éphémère cabinet de Daniel Johnson. Il a aussi été député libéral fédéral de Beauharnois-Salaberry de 2000 à 2004 avant d'oeuvrer comme chef de cabinet du leader parlementaire Jacques Dupuis de 2005 à 2006.