Plus de la moitié du Chili, dont la capitale Santiago, a été dimanche soir plongée dans le noir pendant plusieurs heures, après une gigantesque coupure de courant, vraisemblablement liée à l'impact sur le réseau du séisme du 27 février.

La spectaculaire panne, survenue peu avant 21H00 locales (OHOO GMT) a affecté une portion de 2.000 km du nord au sud, depuis la région de Taltal au nord jusqu'à Chiloe dans la région des Lacs, à 1.000 km au sud de Santiago, selon le Bureau national des urgences (Onemi).

La zone géographique couvre environ 80% des 17 millions de Chiliens.

«Le plus probable est qu'il s'agisse d'un résultat de la faiblesse des lignes, à la suite du tremblement de terre», a déclaré le ministre de la Présidence Christian Larroulet à la presse.»C'est une conséquence de plus du tremblement de terre qui a affecté notre pays».

Selon le ministre, le courant devait être rétabli progressivement dans le courant de la nuit, et la situation revenir à la normale au bout de trois heures environ.

Dans la capitale Santiago, à l'agglomération de 6 millions d'habitants, plusieurs stations de métro ont du être évacuées au moment de la panne, qui a immobilisé une vingtaine de trains dans les tunnels.

«Des gens ont eu peur, mais l'évacuation s'est faite dans le calme, a déclaré le directeur du métro Clemente Perez sur la télévision TVN.

Plusieurs stations de métro avaient réouvert deux heures plus tard, et l'électricité revenait dans des quartiers centraux, et certaines villes en province.

Selon l'Onemi, l'électricité était revenue dans 72% des zones affectées trois heures après la coupure.

«Le courant revient, mais il est probable qu'il y ait un peu plus de problèmes dans les secteurs périphériques», a déclaré Larroulet.

A Santiago la panne avait perturbé les communications téléphoniques, a constaté l'AFP, interrompu un match de championnat de football, ainsi qu'un concert au bénéfice des sinistrés du séisme du 27 février.

Certains secteurs de la capitale ont pourtant été épargnés, selon la compagnie chilienne d'électricité Chilectra.

«Nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé», a déclaré initialement le directeur de Chilectra Juan Pablo Larrain. «Nous avons cessé de recevoir de l'électricité dans le réseau de distribution à Santiago».

Le ministre de l'Intérieur Rodrigo Hinzpeter a suggéré depuis le siège de l'Onemi que l'origine de la panne pourrait être un transformateur de la région de Temuco (500 km au sud de Santiago), juste au sud de la zone du séisme.

Le directeur du réseau Eduardo Ricke, a évoqué le «soupçon» que le transformateur ait été endommagé par le séisme.

Hinzpeter a lancé un appel au calme, demandant à la population de rester chez elle et débrancher les appareils électriques en prévision de retour du courant.

«Ceci n'est qu'une coupure de courant qui n'a pas relation avec un nouveau séisme de dernière minute», a déclaré le ministre, à des Chiliens hyper-sensibilisés depuis deux semaines aux répliques sismiques.

Plus de 270 ont été enregistrées depuis le séisme du 27 février, de magnitude 8,8, et le tsunami qui ont touché les régions centre-sud, faisant 497 morts formellement identifiés et des centaines de disparus.

Plusieurs régions avaient été privées d'électricité, en particulier celle du Maule et de Bio Bio, autour de la deuxième ville du pays Concepcion, a 400 km au sud de Santiago. Cette semaine l'électricité avait été rétablie à plus de 75% dans les régions sinistrées.

Les autorités de ces régions, fortement militarisées depuis la catastrophe, n'ont pas rapporté dimanche de problème de sécurité au cours de l'incident.