Le cumul des substances radioactives rejetées en mer par la centrale nucléaire accidentée de Fukushima serait environ trois fois plus important que ne le pensait l'opérateur du site, a affirmé vendredi la presse nippone.

Des chercheurs japonais évaluent à présent à 15 000 térabecquerels la quantité d'éléments radioactifs dispersés dans l'océan Pacifique entre mars et avril, à la suite des explosions d'hydrogène et autres avaries survenues à Fukushima Daiichi, complexe atomique endommagé par le séisme et le tsunami du 11 mars dans le nord-est de l'archipel.

L'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tecpo), avait estimé auparavant à 4700 térabecquerels le total d'iode et césium radioactifs rejetés dans la mer, en fonction de prélèvements effectués début avril.

Mais une équipe de chercheurs, dirigée par Takuya Kobayashi de l'Agence japonaise de l'Énergie atomique, a fondé ses estimations sur d'autres données, provenant notamment d'échantillons d'eau de mer pris entre le 21 mars et le 30 avril, selon plusieurs quotidiens japonais.

Selon les chercheurs, les particules radioactives sont arrivées en mer par divers canaux, et d'autres, rejetées dans l'atmosphère, sont retombées dans l'eau de l'océan.

Les bâtiments des réacteurs, qui ont été arrosés massivement pour être refroidis, ont laissé échapper d'importantes quantités d'eau contaminée par les voies souterraines, tandis que des émissions radioactives ont accompagné les explosions d'hydrogène qui se sont produites dans plusieurs bâtiments de réacteurs durant les premiers jours suivants le désastre.