Deux ouvriers travaillant à la centrale nucléaire accidentée de Fukushima ont reçu des radiations supérieures à la limite de 250 millisieverts par an fixée par les autorités pour la durée de la crise, a confirmé vendredi la compagnie exploitante du site.

Jusqu'à présent, aucun cas d'exposition dépassant le niveau autorisé n'avait été recensé.

Les deux hommes, âgés d'une trentaine et d'une quarantaine d'années, ont subi dernièrement des examens poussés, Tokyo Electric Power (Tepco) ayant d'abord constaté que leurs glandes thyroïdes montraient des niveaux élevés de radiations (iode 131).

La compagnie effectue en effet des tests sur les organes des employés impliqués dans les opérations à Fukushima Daiichi (N°1) depuis le séisme et le tsunami du 11 mars, qui ont détruit les circuits de refroidissement des réacteurs de la centrale, provoquant la plus grave catastrophe nucléaire depuis celle de Tchernobyl (Ukraine) il y a 25 ans.

Les résultats des examens, pratiqués dans un laboratoire spécialisé de Chiba (est de Tokyo), suggèrent que l'exposition interne a atteint 210 à 580 millisieverts pour l'un et 200 à 570 millisieverts pour l'autre, soit au-delà du seuil admissible en période de crise.

Afin d'enrayer l'accident nucléaire, le gouvernement japonais a utilisé une dérogation internationale pour augmenter temporairement à 250 millisieverts (au lieu de 100 millisieverts) la limite légale de quantité de rayonnements recevables par chaque travailleur dans une situation d'urgence.

Les deux hommes irradiés sont intervenus dans les bâtiments des réacteurs 3 et 4 en mars et avril et ont depuis quitté le site. Ils ne présenteraient pas de signes de maladie pour le moment.

Tepco, qui est loin d'avoir résolu les nombreux problèmes de Fukushima et est forcé d'y faire intervenir des centaines d'ouvriers, prévoit dès lors de contrôler de façon plus poussée les autres personnes ayant potentiellement été soumises à des risques d'exposition similaires, ont indiqué les responsables.