L'opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima a fait état jeudi de nouveaux problèmes, dont une fuite au niveau de la cuve d'un réacteur et le déversement d'eau contaminée dans l'océan.

La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) lutte depuis le séisme et le tsunami du 11 mars pour abaisser la température des réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi (N°1), un objectif qu'elle espère atteindre entre octobre et janvier.

L'arrêt brusque des systèmes de refroidissement provoqué par une vague de 14 mètres a entraîné une fusion partielle du combustible nucléaire et les techniciens injectent depuis deux mois des millions de tonnes d'eau dans les réacteurs afin d'empêcher une surchauffe.

Tepco a indiqué jeudi que de nouveaux relevés effectués cette semaine, grâce à des jauges installées à l'intérieur du bâtiment du réacteur 1, ont montré que l'eau injectée dans la cuve sous pression s'était échappée rapidement.

Le niveau d'eau a chuté au-dessous de la base des barres de combustible, hautes de quatre mètres.

Toutefois, la température de la cuve semble indiquer que le combustible est tombé au fond et qu'il est recouvert d'eau, a estimé Tepco.

«La température de la paroi de la cuve était de 100-120 degrés, ce qui est considéré comme un niveau permettant un refroidissement du combustible dans des conditions relativement stables», a dit à l'AFP un responsable.

Les techniciens de Tepco injectent environ sept tonnes d'eau par heure dans la cuve et envisagent également d'inonder l'enceinte de confinement qui l'entoure afin d'accélérer le refroidissement.

Ces opérations menées depuis plusieurs semaines à l'aide de camions citernes, de pompes à béton et d'autres systèmes d'arrosage, ont provoqué des inondations massives d'eau contaminée.

Tepco s'efforce d'empêcher cette pollution de se déverser dans l'océan Pacifique tout proche, mais a annoncé jeudi qu'une nouvelle fuite avait été découverte dans une fosse reliée au réacteur 3.

Des échantillons d'eau de mer prélevés à proximité de la centrale contenaient du césium-134 à un niveau 18 000 fois supérieur à la norme, a dit l'opérateur, ajoutant que la fuite avait pu être colmatée en injectant du béton dans la fosse.