Papier à bulle, cannettes de bière ou sacs plastiques: grâce à l'ingéniosité japonaise, les objets de tous les jours peuvent sauver des vies ou améliorer les secours après un désastre comme celui du tsunami.

Comment survivre lorsqu'on a tout perdu, qu'il n'y a plus d'électricité et qu'il fait froid?

On peut glisser du papier bulle, très utilisé dans les emballages au Japon, sous les vêtements.

Cela permet de conserver la chaleur du corps et de protéger des températures glaciales qui sont tombées sur le nord-est du pays, aggravant la misère des centaines de milliers de personnes évacuées après le séisme et le tsunami du 11 mars.

Des cannettes de bière ou de boissons gazeuses, dont ou découpera le fond, peuvent quant à elles servir de réchaud improvisé, si l'on dispose aussi de papier aluminium et d'huile de cuisine, recommande un centre de recherche spécialisé dans les opérations de secours.

Le réchaud permet alors de faire bouillir une tasse d'eau en dix minutes, ajoute le centre de recherche, qui recommande cependant de ne pas utiliser d'essence ou de pétrole de chauffage.

Concernant l'hygiène, notamment pour les personnes âgées ayant des difficultés à se déplacer, la société d'innovation Japan Toilet Labo propose une méthode pour confectionner des toilettes à l'aide de boîtes en carton et de sacs poubelles remplis de papier journal.

Ne pas aller aux toilettes peut «entraîner une déshydratation, affaiblir l'organisme et le rendre vulnérable à la grippe», indique cet organisme sur son site internet.

«Les personnes âgées ne demandent pas à aller aux toilettes. Il faut donc être attentif et s'assurer qu'elles y vont bien», a insisté Takuro Kimura, consultant en gestion des catastrophes, sur la chaîne de télévision NHK.

Japan Toilet Labo appelle les quelque 400 000 personnes accueillies dans des centres d'hébergement, où ils se serrent dans des dortoirs de fortune, à oublier leur pudeur.

Les Japonais cherchent en effet à être le plus discrets possible lorsqu'ils se rendent aux petits coins. Dans certaines toilettes publiques, une musique ou le son de cascade sont diffusés pour couvrir les bruits désagréables.

Par ailleurs, les parents de jeunes enfants sont encouragés à fabriquer des couches-culottes à partir de sacs plastiques et de vieux vêtements.

Une autre organisation, le Centre d'éducation à la gestion des risques et des crises, suggère de convertir en lits pour bébés les cartons contenant l'aide envoyée par les secours.

Il suffit d'y poser une couverture au fond pour rendre ce lit improvisé chaud et confortable, précise le Centre, qui conseille tout de même aux parents d'écrire en gros à l'extérieur du carton: «Bébé à l'intérieur».