Le Premier ministre nippon, Naoto Kan, a assuré vendredi lors d'un discours télévisé à la nation que le Japon allait «une nouvelle fois se reconstruire» et que l'État allait prendre avec fermeté le contrôle de la situation à la centrale nucléaire de Fukushima.

«Nous sommes dans une situation de crise qui met à l'épreuve notre peuple», a reconnu M. Kan.

«Toutefois, le Japon s'est parfaitement rétabli après la guerre. Avec la force de tous, nous allons une nouvelle fois reconstruire le pays», a déclaré le chef du gouvernement lors d'un discours télévisé à la nation, sept jours exactement après le terrible séisme et le tsunami qui s'ensuivit.

Le plus récent bilan officiel provisoire de ce drame fait état de près de 7 000 morts, plus de 10 300 disparus, quelque 2 400 blessés et des dizaines de milliers de personnes désormais sans toit.

«Nous allons agir avec détermination pour surmonter cette tragédie et reconstruire le pays en tant que nation». Et d'ajouter: «le gouvernement va redonner confiance à la population».

Le Premier ministre de centre-gauche, nommé en juin dernier, a par ailleurs reconnu que la centrale nucléaire accidentée de Fukushima faisait toujours face à «d'énormes difficultés».

Il a toutefois promis que l'État allait «prendre fermement» le contrôle de la situation sur place, tout en prévenant que son évolution restait imprévisible.

«Nous ne pouvons pas baisser la garde», a-t-il insisté.

En prononçant cette allocution sous une forme inhabituelle, le Premier ministre a voulu montrer qu'il assumait pleinement son rôle de chef du gouvernement et de responsable de la sécurité des citoyens.

Mercredi, l'Empereur Akihito, «symbole de la nation et de l'unité du peuple», avait également appelé la population au sursaut lors d'un «message télévisé aux sinistrés», une intervention sans précédent.Le Japon vit depuis une semaine un véritable drame. Le tremblement de terre de magnitude 9 et le tsunami survenus le 11 mars au large des côtes nord-est du Japon ont profondément meurtri le peuple.

Cette catastrophe naturelle a en outre entraîné une cascade de problèmes de gravité croissante dans la centrale nucléaire de Fukushima dont quatre réacteurs, privés de système de refroidissement, menacent le Japon d'un accident nucléaire majeur.

Les autorités et équipes techniques de l'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco), luttent sans relâche depuis samedi pour reprendre le contrôle des installations qui ont déjà subi plusieurs explosions et laissent échapper des substances radioactives.

L'arrêt inopiné de l'ensemble des réacteurs de Fukushima 1 a en outre obligé Tepco à programmer des coupures de courant régulières qui noircissent le moral des habitants de la région de Tokyo et des zones sinistrées.

Endeuillés, sommés de faire des économies d'énergie et subissant les désagréments de circuits logistiques et activités industrielles totalement désorganisés, les Japonais, qui étaient déjà anxieux pour l'avenir de leur pays, attendent du gouvernement qu'il prouve qu'il maîtrise la situation.

Cet enchaînement de faits malheureux aura un impact économique énorme que le gouvernement veut atténuer en redonnant confiance aux citoyens.