Le violent séisme japonais, l'un des plus puissants jamais enregistrés, semble avoir déplacé l'île principale de l'archipel nippon de 2,4 mètres, a indiqué l'Institut de géophysique américain (USGS).

«C'est un chiffre raisonnable», a estimé un sismologue de l'USGS, Paul Earle à l'AFP samedi. «Deux mètres quarante est certainement dans la fourchette», a-t-il assuré.

Le tremblement de terre de vendredi, de magnitude 8,9, a généré un tsunami qui a englouti plusieurs cités de la côte nord-est du pays, détruisant tout sur son passage et laissant «un désastre national sans précédent», comme l'a qualifié le Premier ministre Naoto Kan.

Le séisme est le résultat d'un «mouvement de cisaille» le long de la faille entre les plaques terrestres du Pacifique et d'Amérique du Nord, affirme l'USGS.

La plaque du Pacifique effectue une poussée contre l'extrémité ouest de la plaque nord-américaine à un rythme de 83 millimètres par an mais une secousse colossale peut déplacer brusquement ces plaques avec des conséquences considérables.

«Avec un séisme de cette ampleur, des modifications énormes interviennent. Sur la faille, vous pouvez assister à des mouvements d'une amplitude de 20 mètres à partir de chaque bord», a ajouté l'expert.

Il a rappelé que ce même genre de déplacement des plaques étaient à l'oeuvre au Chili et en Indonésie. Au Chili, un tremblement de terre surpuissant de magnitude 8,8 a secoué le pays le 27 février 2010, faisant plus de 500 morts tandis qu'à Sumatra en 2004, un séisme de magnitude 9,1 avait tué 228.000 personnes.

La secousse d'Haïti, d'une magnitude de 7, le 12 janvier 2010, qui a fait plus de 220.000 victimes, ne relève pas du même mécanisme, a-t-il affirmé.

«Une magnitude de 7 est beaucoup plus basse que ce qu'il vient de se passer au Japon», a souligné l'expert. «On a eu des répliques au Japon plus puissantes que le seul tremblement de terre d'Haïti», a-t-il ajouté.

Kenneth Hudnut, un géophysicien de l'USGS, a par ailleurs indiqué que dans leur interprétation des données à propos du séisme japonais et de l'étendue du déplacement des plaques, les experts utilisaient les informations des systèmes de géolocalisation mondiale (GPS).

«Nous savons qu'une station GPS a bougé de 2,4 mètres et nous avons vu sur la carte de l'Autorité japonaise d'information géospatiale (GSI) que ce déplacement correspondait à un glissement de la masse terrestre de la même ampleur», ajouté cet expert sur CNN.