Les résidants du littoral du Pacifique de l'Amérique latine se sont réfugiés en hauteur par mesure de précaution, vendredi, face à la menace de tsunami provoquée par le puissant séisme qui frappé le Japon plus tôt dans la journée, mais la catastrophe appréhendée n'a finalement pas eu lieu.

Seules des vagues un peu plus hautes qu'à l'habitude ont touché les côtes de la Basse-Californie, du Honduras, de la Colombie, des îles Galapagos et de l'île de Pâques.

Alors que le tsunami traversait l'archipel d'Hawaii avec des vagues allant jusqu'à deux mètres de hauteur, les autorités des pays côtiers d'Amérique latine se sont empressées de retirer les bateaux de l'eau, de fermer les ports et les écoles et d'évacuer des centaines de milliers de personnes.

De hautes vagues se sont abattues sur les ports et les marinas de la station balnéaire de Cabo San Lucas, en Basse-Californie, faisant tanguer les bateaux, mais elles n'ont pas rompu les digues ni causé de dommages significatifs.

Au Mexique, l'important port de Manzanillo a été fermé. Plusieurs navires et bateaux de croisière ont préféré attendre le passage du tsunami au large plutôt que de s'exposer à de possibles dommages dans les ports.

À Acapulco, des écoles situées dans des zones à basse altitude ont été fermées. Les autorités mexicaines ont exhorté les citoyens à se tenir loin des plages du Pacifique.

Au Honduras, où les vagues n'ont pas été plus hautes qu'à l'habitude, l'alerte au tsunami a été levée à 19h, heure de l'Est.

Sur l'île de Pâques, au Chili, à environ 3500 kilomètres de Santiago, les résidants et les touristes se sont déplacés en hauteur. Plusieurs ont trouvé refuge à l'aéroport de l'île, situé à 45 mètres au dessus du niveau de la mer, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Rodrigo Hinzpeter. L'électricité a été partiellement coupée par mesure de précaution.

Les résidants qui observaient la mer n'ont rien vu d'inhabituel, a indiqué l'ancien gouverneur de l'île, Sergio Rapu, joint par téléphone.

Seule une petite vague a touché l'île, et le faible impact a été accueilli comme une bonne nouvelle au Chili continental, que le tsunami devrait atteindre vers 22h, heure de l'Est.

Il ne restait presque plus rien du tsunami quand il a touché les plages de la Colombie, du moins pour les premières vagues, a indiqué la directrice du système national pour la prévention et la gestion des catastrophes, Luz Amanda Pulido.

«Si l'on se fie à la façon dont les choses se déroulent pour l'instant, les vagues ne feront pas plus de 50 centimètres de hauteur», a dit Mme Pulido, contactée par téléphone par l'Associated Press.

En Équateur, le président Rafael Correa a déclaré l'état d'urgence, ordonnant aux habitants des îles Galapagos et des régions côtières de s'éloigner du rivage. Les écoles ont été fermées et le président a assuré que l'armée protégerait les propriétés privées.

M. Correa a affirmé vendredi soir que les premières vagues du tsunami avaient touché les Galapagos, mais que leurs effets semblaient imperceptibles.

Il a toutefois rappelé que les tsunamis arrivent en plusieurs vagues et que la première n'est pas toujours la plus forte. Il a donc décidé de maintenir l'évacuation de 242 000 personnes dans des zones en altitude jusqu'à 21h, heure locale.

La principale ville de l'Équateur, Guayaquil, est située sur la côte, et environ 15 000 personnes vivent aux Galapagos, situées à 1000 kilomètres des côtes de l'Équateur.

L'Équateur a également suspendu ses exportations de pétrole et les opérations à la raffinerie La Libertad, située près de l'océan. La principale raffinerie du pays a cependant poursuivi ses activités.

Les autorités chiliennes ont ordonné l'évacuation de toutes les zones côtières sujettes aux inondations, incluant le port de Talcahuano, l'une des communautés dévastées par le tsunami de l'année dernière au Chili.

Des milliers de Chiliens se sont réfugiées en lieu sûr. La télévision a montré des images des rues vides de Valparaiso et d'autres villes, patrouillées par des soldats afin de s'assurer que les résidants restent au loin, de même que pour éviter les pillages.

Au Pérou, le ministère de l'Éducation a fermé les écoles situées près de la mer. Les autorités ont aussi fermé des plages très fréquentées par les touristes, dont la plage Costa Verde de Lima. Cinquante-cinq pour cent des 28 millions de Péruviens vivent le long de la côte.

Tous les ports du pays ont été fermés «jusqu'à ce que les rapports maritimes indiquent une situation normale le long de la côte du Pérou», a déclaré le directeur de l'autorité portuaire, Frank Boyle.