Andy Coulson, ex-conseiller de David Cameron et ancien rédacteur en chef du News of the World, est sorti vendredi de prison après avoir purgé cinq des 18 mois de sa condamnation pour son implication dans le vaste scandale des écoutes téléphoniques.

M. Coulson, 46 ans, a quitté vendredi matin la prison de Hollesley Bay, dans le Suffolk (nord-est de l'Angleterre) sans dire un mot aux médias qui l'attendaient devant l'établissement.

Le ministère de la Justice a refusé de commenter son cas spécifique, mais a précisé que des détenus pouvaient quitter la prison pour poursuivre leur détention à leur domicile après avoir purgé un quart de leur peine. Andy Coulson devrait porter un bracelet électronique.

À l'issue de huit mois de procès, il avait été reconnu coupable le 24 juin de ces écoutes téléphoniques pratiquées illégalement par l'ex-tabloïd de Rupert Murdoch entre 2000 et 2006 sur des centaines de victimes, dont les princes William et Harry et l'actrice Sienna Miller.

Sous sa direction, News of the World (NotW) était «complètement corrompu» et s'apparentait à «une entreprise de malfaiteurs», avait accusé le procureur pendant le procès, ajoutant que la liste des victimes ressemblait à un «Who's Who du Royaume-Uni des cinq premières années du siècle».

Sa condamnation avait contraint à un mea culpa télévisé le premier ministre David Cameron. Il avait reconnu avoir eu tort d'embaucher Andy Coulson, sans vérification suffisante de ses antécédents.

L'ancien rédacteur en chef assurait pour sa défense qu'à l'époque, personne dans la toute puissante industrie de la presse ne réalisait qu'il était illégal d'accéder à la boîte vocale de quelqu'un pour écouter ses messages.

Le scandale a culminé à l'été 2011, quand la presse avait révélé que le NotW avait écouté la boîte vocale d'une collégienne disparue et finalement retrouvée morte, Milly Dowler. Les révélations avaient débouché sur la fermeture en catastrophe du tabloïd dominical de Murdoch.

Le scandale a entraîné un vaste déballage sur les pratiques de certains reporters et dirigeants de la presse britannique et mis en lumière ses relations parfois troubles avec le milieu politique et la police.

Il a aussi conduit le gouvernement britannique à réformer le système de réglementation de la presse avec la mise en place d'un organe de régulation, qui n'est cependant pas encore entré en vigueur.