L'acteur britannique Jude Law a accusé lundi à Londres les médias de disposer «d'une quantité malsaine d'informations» sur sa vie privée, à l'occasion du procès sur les écoutes téléphoniques pratiquées par le journal News of the World de Rupert Murdoch.

Jude Law, 41 ans, est à ce jour la personnalité la plus connue à témoigner à la barre dans ce procès où sont poursuivis plusieurs anciens responsables du tabloïd, fermé en 2011 à cause du scandale des écoutes.

L'acteur a expliqué avoir été la cible des médias entre 2001 - après sa nomination pour l'Oscar de meilleur second rôle dans The Talented Mr. Ripley (Le Talentueux M. Ripley) - et 2005 ou 2006, période pendant laquelle il était en couple avec l'actrice Sienna Miller.

«Il semble qu'il y avait une quantité malsaine d'informations que des personnes avaient en leur possession, ou une personne, ce qui signifiait qu'elles avaient accès à ma vie privée», a déclaré Jude Law.

Il a expliqué au tribunal londonien Old Bailey avoir été suivi par une «meute de photographes» qui semblaient connaître ses allées et venues : «Je me rendais à des endroits décidés en secret, et les médias étaient déjà sur place».

Interrogé par un avocat de la défense pour savoir s'il était au courant qu'un membre de sa «famille très proche» parlait au News of the World, Jude Law a répondu : «J'ai appris plus tard - vers 2011 ou peut-être après - que le News of the World avait été en contact avec des gens de ma famille, leur demandant des déclarations».

À la question de savoir s'il savait qu'un proche était payé pour donner des informations à la presse, il a répondu : «Je n'étais pas au courant».

Il a par ailleurs raconté avoir appelé Daniel Craig après avoir entendu parler d'une supposée liaison entre Sienna Miller et l'acteur, qui incarne James Bond. Il a cependant reconnu ne plus savoir s'il avait passé ce coup de téléphone une fois l'article paru dans le News of the World (NotW), ou avant.

Depuis le 28 octobre, deux anciens rédacteurs en chef du journal, Andy Coulson et Rebekah Brooks, proches de l'actuel premier ministre David Cameron, et cinq autres personnes, sont jugés à Londres dans le cadre du procès sur les écoutes téléphoniques.

Le journal est soupçonné d'avoir fait écouter des centaines de personnes dans les années 2000.

Par ailleurs, un ancien journaliste du NotW ayant aussi travaillé au tabloïd Sunday Mirror a apporté lundi la preuve que le scandale des écoutes ne se cantonnait pas au groupe Murdoch. Appelé à la barre en qualité de témoin, il a admis avoir piraté des boîtes vocales dans le cadre de ses deux emplois.

Au Sunday Mirror, «j'étais chargé de couvrir des événements d'actualité, de faire des enquêtes, de travailler de façon cachée, notamment de pirater les boîtes vocales des gens», a déclaré devant le tribunal l'ex-reporter, Daniel Evans.

Il est le quatrième journaliste du NotW à plaider coupable d'écoutes.