Rebekah Brooks, ex-directrice de News International, division britannique de l'empire Murdoch, quatre de ses collaborateurs et son mari ont comparu mercredi devant la justice dans l'enquête sur le scandale des écoutes au News of the World (NotW).        

La flamboyante rousse de 44 ans est arrivée avec son mari au tribunal de Westminster à Londres en taxi au milieu d'une marée de cameramen et de photographes. Le couple, qui a paru souriant, a décliné noms, adresse et dates de naissance.

Les six co-accusés sont inculpés d'« entrave au cours de la justice ». Tous ont été placés mercredi en liberté conditionnelle. Leur prochaine comparution est fixée au 22 juin.

Mme Brooks est accusée d'avoir cherché à « enlever sept caisses de documents des archives de News International » en juillet 2011. Elle a aussi tenté, avec la collaboration notamment de son mari, de « dissimuler à la police des documents, des ordinateurs et du matériel électronique ».

Rebekah Brooks, présentée comme la « cinquième fille de Rupert Murdoch », a été contrainte de démissionner en juillet 2011, après une ascension fulgurante dans le groupe, où elle avait démarré comme secrétaire en 1989.

Outre Mme Brooks, son époux Charlie Brooks, 49 ans, ami personnel du premier ministre David Cameron, sa secrétaire personnelle, son chauffeur, son garde du corps et le chef de la sécurité de News International comparaissaient mercredi.

Les six inculpés sont les premiers à comparaître depuis la réouverture début 2011 de l'enquête sur les écoutes, qui a conduit à l'arrestation d'une cinquantaine de personnes, dont un ex-conseiller de M. Cameron.

NotW, fleuron du groupe Murdoch et premier tirage de la presse britannique, est soupçonné d'avoir fait écouter environ 800 personnes au début des années 2000.

Le scandale, qui s'était soldé en 2007 par la condamnation d'un seul journaliste et d'un détective, a rebondi début 2011 avec des révélations du Guardian sur l'ampleur des écoutes, conduisant Rupert Murdoch à fermer le tabloïd en juillet 2011.

La comparution de Rebekah Brooks, personnalité emblématique d'une trop grande proximité entre les médias et le monde politique, est très embarrassante pour M. Cameron.

Les Cameron et les Brooks étaient liés au point de passer ensemble le réveillon de Noël 2010 et l'audition de Rebekah Brooks le mois dernier avait révélé que le premier ministre lui envoyait des textos signés « lol » pour « lots of love » (beaucoup d'amour).

M. Cameron doit comparaître à son tour devant la commission sur les médias jeudi.