Un manifestant a brièvement interrompu lundi à Londres l'intervention de l'ancien premier ministre britannique Tony Blair devant une commission sur l'éthique des médias, l'accusant d'être un «criminel de guerre».

«Cet homme devrait être arrêté pour crimes de guerre», a crié le militant pacifiste à l'adresse de M. Blair.

M. Blair, au pouvoir de 1997 à 2007, qui avait engagé son pays dans la guerre en Irak aux côtés des Américains, a gardé son sang-froid en affirmant que ces propos étaient «complètement faux».

Cet incident s'est produit alors que l'ex-premier ministre était interrogé par la commission sur l'éthique des médias sur ses relations avec le magnat de la presse Rupert Murdoch. «Je décrirais ma relation avec lui comme une relation de travail, jusqu'à ce que je quitte le pouvoir. (...) C'était une relation de pouvoir», a déclaré M. Blair.

Après avoir quitté le 10 Downing Street, «j'ai appris à le connaître. Maintenant c'est différent», a-t-il poursuivi.

«Je n'aurais pas été le parrain de l'un de ses fils sur la base de la relation» que j'avais avec lui quand j'étais premier ministre, a ajouté M. Blair.

Les relations entre les deux hommes étaient apparues au grand jour en 1995 quand M. Blair, alors dirigeant du Parti travailliste, s'était rendu en Australie pour rencontrer des dirigeants du groupe Murdoch et tenter de se rapprocher de journaux qui n'avaient pas épargné ses prédécesseurs du Labour.

Ses efforts avaient été payants puisque le Sun, plus gros tirage de la presse quotidienne britannique, avait apporté son soutien aux travaillistes en 1997.

La commission sur l'éthique des médias, qui entend depuis des mois des responsables de presse et des hommes politiques, a été mise en place par le premier ministre conservateur David Cameron à la suite du scandale des écoutes pratiquées par le News of the World. Le tabloïd du groupe Murdoch, fermé en juillet 2011, a fait écouter, selon la police, des centaines de personnes dans les années 2000. La commission doit formuler d'ici fin 2012 des recommandations.

Jusqu'ici, le scandale des écoutes a surtout éclaboussé David Cameron, qui s'est déclaré lui-même prêt à comparaître devant la commission pour s'expliquer sur son apparente proximité, sinon connivence, avec les responsables du groupe Murdoch.

Image: Reuters TV

«Cet homme devrait être arrêté pour crimes de guerre», a crié un militant pacifiste ayant fait éruption à la commisision, à l'adresse de M. Blair. M. Blair, au pouvoir de 1997 à 2007, qui avait engagé son pays dans la guerre en Irak aux côtés des Américains, a gardé son sang-froid en affirmant que ces propos étaient «complètement faux».